La mécanique du coeur – Mathias Malzieu

La Mécanique du coeur

de Mathias Malzieu

Flammarion – 177 pages

« Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. car alors pour toujours à l’horloge de ton cœur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique du cœur sera brisée de nouveau. »

Jack naît le jour le plus froid du monde de l’an 1874 à Edimbourg. Il fait tellement froid que les oiseaux gèlent en vol et que les rares passants sont congelés sur pieds. Le cœur de Jack est trop faible et incapable de lutter contre cette froidure mortelle. Le docteur Madeleine, mi -sage-femme, mi-sorcière, le rafistole en lui adjoignant une horloge avec un magnifique coucou. Jack vivra mais attention ! Il doit éviter toute émotion forte. Colère, amour, haine sont bannies à jamais de son cœur sous peine de le tuer. Tout va bien jusqu’à ce qu’il rencontre Acacia, petite chanteuse de rue. Jack tombe amoureux et son cœur commence à danser…

La mécanique du cœur est un conte cruel pour adulte. Les douleurs de la vie et de l’amour se mêlent à la poésie des mots, à la naïveté et à l’innocence du petit Jack, mi-enfant mi-Pinocchio. Dans un univers gothique à l’atmosphère digne de Tim Burton, Mathias Malzieu traite des thèmes éculés de la différence et du rejet, de l’amour et de la passion avec astuce. Des images improbables, des personnages attachants plongent le lecteur dans un monde parallèle. Un monde parallèle habilement porté par le CD « bande son » du livre réalisé par Dyonisos. La musique folk-rock se fait tour à tour mécanique, hypnotique, répétitive ou lancinante. Les invités (nombreux) sont de qualité. Ils incarnent tous un personnage que croise Jack dans son périple à la recherche de Miss Acacia : Emily Loizeau est le Docteur Madeleine, Arthur H le clochard Arthur, Olivia Ruiz incarne Miss Acacia, Grand Corps Malade le méchant Joe, Alain Bashung Jack l’Éventreur (eh oui Jack rencontre L’éventreur), Éric Cantona Jack devenu grand.

Morceaux choisis
“Elle semble furieuse et inquiète à la fois. Je me sens honteux. En même temps je me remémore les images de cet arbuste de fille qui chante sans lunettes et qui regarde le soleil dans les yeux. Imperceptiblement, je me laisse tomber amoureux. Perceptiblement, aussi. A l’intérieur de mon horloge, c’est le jour le plus chaud du monde.”

“Ce soir j’ai décidé de tenter une expérience pour la garder dans mon lit. Je vais bloquer mes aiguilles et arrêter le temps. Je redémarrerai le monde seulement si elle me le demande. Madeleine devait m’interdire de les toucher parce qu’elle craignait que j’intervienne sur le cours du temps. Si Cendrillon avait eu une horloge dans le coeur, elle aurait bloqué le temps à minuit moins une et se serait éclatée au bal toute sa vie.”

“Je l’effleure de toutes mes forces, elle m’est fleur de toutes les siennes”

Pour prolonger la visite dans le monde givré de Mathias Malzieu, le clip de Tais-toi mon coeur de Dyonisos

Cet article a 7 commentaires

  1. jdm

    d’un Tim à un autre
    J’ai évoqué, sur Libellus, l’aventure de Tim Finnegan.
    Ici, dans le cd, où il y a du beau monde, comme dans le livre, il est question de Tim Burton.
    Le clip que tu proposes évoque de très près _Edward Scissorhands_.
    Un beau crossover !

  2. Lhisbei

    Bonsoir Mr Kiki
    ce que vous dites là ne m’étonne qu’à moitié. Ah ces jeunes Si vous voulez des livres intéressants pour La Blondinette et Mam’elle Milou je vous invite à aller piocher chez Mango (collections les Royaumes Perdus par exemple)ou chez le Navire en pleine ville.
    les romans d’Erik l’Homme sont aussi très cotés chez les ados. “Artemis Fowl” et “le clan des Otoris” sont aussi 2 bonnes séries. en plus tous ces livres sont parfaitement lisibles par des adultes (j’ai d’ailleurs un faible pour Artémis Fowl qui est en fait un jeune garçon totalement amoral)

  3. Lhisbei

    Oui Sandrine fonce. Il FAUT lire Elisabeth Vonarburg.
    Yueyin : oui elle était là. en conférence et en dédicace le samedi et le dimanche Oui je lui ai parlé (j’ai bafouillé 2 ou 3 mots idiots parce que très impressionnée par le “mythe vivant” alors qu’elle est toute sympa, bourrée d’humour, cultivée et passionnée). Oui elle m’a dédicacé 2 recueils de nouvelles que je n’ai pas encore lu (ma PAL crie au secours) – mais à mon vrai nom (je lui ai dit pour le pseudo ça l’a fait sourire) et c’était un super moment. d’ailleurs les Imaginales étaient un super moment

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