YFL-500 – Robert Charles Wilson

YFL-500

De Robert Charles Wilson

Folio – 98 pages

Je ne suis pas la plus grande fan de Robert Charles Wilson. Darwinia ne m’avait qu’à moitié convaincue. Julian m’est tombé des mains avant la page 70 (et il est rare que j’abandonne une lecture). Pourtant Robert Charles Wilson est classé par mes contemporains dans la catégorie Grand Écrivain (avec majuscules). Alors je cherche à comprendre. Comprendre pourquoi ça ne fonctionne pas totalement avec moi (que ceux qui brûlent de me crier « tu n’as qu’à lire Spin et tu comprendras » s’épargnent cette peine, le roman est au programme de mes lectures). D’où un nouvel essai avec ce Folio à 2€ composé de deux nouvelles « YFL-500 » et « Le Mariage de la dryade », nouvelles extraites de Mystérium, paru en collection Lunes d’encre.

Dans « YFL-500 » nous nous attachons aux pas de Gordo Fisk, un artiste « transreprésentationnaliste » confronté à un problème : il ne rêve plus et perd ainsi sa principale source d’inspiration. La médecine se révèle impuissante à le faire rêver mais lui permet néanmoins de donner naissance à son oeuvre majeure YFL-500 grâce à la transreprésentation des donnée issues du rêve d’Iris Seawright, bohème excentrique. Fasciné par le rêve d’Iris, Gordo se met en tête de la rencontrer. La nouvelle n’est pas longue mais la psychologie du personnage de Gordo, qui navigue entre naïveté, et faiblesse personnelle en passant par le romantisme idéaliste, est assez développée pour le rendre très crédible. Si « YFL-500 » démarre bien, sa chute, même si elle ne manque pas d’ironie, n’est pas tout à fait à la hauteur.

Avec « Le Mariage de la dryade », second texte présenté ici, je commence (enfin !) à comprendre pourquoi Robert Charles Wilson est adulé par la majorité de ses lecteurs. Je pourrais multiplier les superlatifs pour qualifier cette nouvelle tant elle m’a happée, mais cela n’aurait pas beaucoup de sens. Et s’il y a un qualificatif à retenir je choisirai plutôt celui de « magique »… sans bien réussir à déterminer la source de cette magie d’ailleurs. Le décor y est pour quelque chose : Isis, planète colonisée récemment par l’homme au prix de nombreuses modifications génétiques, nécessaires pour survivre à son extrême toxicité, fascine et effraie en même temps. Le personnage de Chaia Martine, ressuscitée par la science après un accident qui a failli la tuer et surtout totalement larguée à la veille de son remariage avec Gary, est bouleversante d’humanité. Le texte ne cesse de monter en intensité et la fin, si elle clôt le récit, permet plusieurs interprétations et diverses cogitations. Elle dépasse aussi le simple enjeu personnel du personnage principal. C’est le plus grand atout de cette nouvelle : qu’un seul personnage cristallise les enjeux de tout un monde. Bluffant.
« Le Mariage de la dryade » se situe dans l’univers de Bios mais peut être lu indépendamment. Lu seul il donne bigrement envie de se plonger dans Bios.

Cet article a 5 commentaires

  1. Guillaume44

    Un bon petit livre en effet. Citriq ne fait toujours pas de permaliens, je vais finir par abandonner ce truc si ça continue.

  2. gromovar

    Darwinia est mauvais, Julian aussi. Tu n’as qu’à lire Spin tu comprendras.

  3. Lorhkan

    Je n’ai lu que Mysterium et Julian, mais j’ai bien aimé les deux, surtout Mysterium en fait.
    Et j’en ai plein d’autres qui m’attendent sur mes étagères. Bref, jusqu’ici ça se passe plutôt bien entre Robert et moi ! [Cheese]

  4. Lhisbei

    @ Guillaume : c’est quoi exactement un permalien au juste ? (cyberquiche un jour, cyberquiche toujours). @ Gromovar : il fallait que ce soit toi qui le dises … [mdr]
    @ Lorhkan : une histoire qui dure c’est bien

  5. Efelle

    A noter que la Dryade est un peu le second épilogue de BIOS du même auteur. Amusant que tu es accroché sans avoir les références.

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