Multiversum – Leonardo Patrignani

Multiversum

De Leonardo Patrignani

Gallimard Jeunesse – 336 pages

Multiversum est un histoire d’amour et de mondes parallèles. J’ai déjà lu une palanquée de romans où l’histoire d’amour était une composante importante (ou secondaire) mais je n’ai plus souvenir d’avoir lu un roman dont l’histoire d’amour constitue le squelette. Multiversum c’est un peu comme Entre deux rives avec Sandra Bullock et Keanu Reeves, une romance dégoulinante cousue de fil flanc et de bons sentiments. A ceci près que Multiversum est publié dans une collection jeunesse et s’adresse à des ados.

Que trouve-t-on dans Multiversum ? Alex, jeune italien, sain, sportif, moyen à l’école (car un peu trop porté sur les jeux vidéos) et Jenny, jeune australienne, sportive, saine, travailleuse et coquette. Depuis l’âge de 12 ans, ils sont en communication télépathique, communication qui occasionne des malaises avec perte de conscience, mais peu à peu, le phénomène devient moins violent (peut-être deviennent-ils plus résistants mais ça l’auteur ne prend même pas la peine de le suggérer). Arrivés à l’âge de 16 ans, c’en est trop. Ils doivent se voir. Voici ce que ça donne (nous sommes à la page 30) :
« – Jenny, il faut qu’on se voie.
Alex eu l’impression de percevoir l’esquisse d’un sourire.
– C’est impossible, comment pourrions-nous nous rencontrer, tu… Écoute, je sais que tu existes, je l’ai toujours su, mais tout cela est trop étrange… j’ai peur.
– Moi aussi j’ai peur, mais tant pis. Je ne sais pas comment te l’expliquer : je ne peux plus me passer de ta voix, ton sourire existe dans ma tête et je sais qu’il sera peut-être différent, que tu seras peut-être différente, mais je ne peux plus imaginer aller me coucher ce soir, ou n’importe quel soir de ma vie, en acceptant de ne jamais te voir, en acceptant que tu ne sois qu’un rêve. »
Nous sommes au 21e siècle. Et au 21e siècle quand vous voulez rencontrer quelqu’un, vous faites une petite recherche internet : vous prenez soin de lui demander son nom de famille voire son adresse complète (et pas seulement le prénom et la ville de résidence comme le font nos deux jeunes amoureux) et vous trouvez l’équivalent des pages blanches du pays local. Ou, mieux, vous vous refilez une adresse mail ou un identifiant de chat quelconque. Ou plus simple encore : vous cherchez sur Facebook (et ne cherchons pas d’excuse bidon : les deux gamins ont accès à un ordinateur portable personnel). Et bien pas Alex. Alex il file voir son pote Marco (un clone du Logan Cale de Dark Angel), hacker de première et ce hacker ne trouve rien de plus facile à faire que de détourner de l’argent pour lui payer un billet d’avion pour l’Australie. Et Alex de fuguer (avec mot d’excuse aux parents) pour un long week-end (très long même puisqu’il a 2 correspondances avec pas loin de 21 heures d’attente). Bien sûr Jenny est ravie (elle prend un bain parfumé, sèche l’école pour se chercher une tenue adaptée, une vraie fille) puisque, elle, elle n’aurait jamais pu se faire la malle (une petite fille trop sage ?). Ils se donnent rendez-vous sur la jetée (une jetée c’est so romantic) et ne se trouvent pas. Et pour cause : ils sont sur deux mondes différents. Bienvenue dans le Multivers, les enfants ! Nous sommes rendus à la page 79.  Je n’ose imaginer ce qu’une recherche sur FB aurait pu donner…

La suite ? La suite continue à focaliser sur l’histoire d’amour : Alex est bien décidé à rencontrer Jenny (nb : Jenny, dans le monde d’Alex est morte toute jeune). Jenny ne croit pas à la théorie du Multivers : elle se vexe car elle imagine (purée les filles, faut arrêter de sur-interpréter …) qu’Alex lui a posé un lapin (les personnages de ce roman sont décidément très stéréotypés et proches de la carictaure). Cet obstacle supplémentaire ne fait que renforcer la détermination d’Alex. Et Jenny commence à se balader, sans bien savoir pourquoi, ni comment, de monde parallèle en monde parallèle. Et pour compliquer le tout, l’apocalypse est en marche (elle prend la forme d’un astéroïde, c’est tellement original). Allez pour une fois je vous spoile la fin : Alex et Jenny sauvent le monde et, au terme de leurs aventures rocambolesques, Jenny existe aussi dans la réalité d’Alex (et quoi la physique quantique ?). La fin est assez croquignolette : devinez ce qu’Alex utilise pour vérifier que Jenny est réelle ? Google. Et il atterrit sur … sa page FB !

Ajoutons à tout cela qu’il n’y a pas beaucoup d’humour (voire même une absence totale d’un second degré quelconque) et j’ai eu l’impression de lire du Marc Levy pour ado sur fond de SF. Je crois qu’il faut que je me rende à l’évidence : je ne suis pas assez romantique ou fleur bleue (et beaucoup trop vieille probablement) pour apprécier ce genre de livres. On dit toujours qu’on ne juge pas un livre à sa couverture, mais en regardant de près celle de Mutiversum, force est de constater qu’elle annonce la couleur et que j’aurais du me méfier. Il s’agit du premier tome d’une trilogie mais, pour la suite, ce sera sans moi.

Compte pour le MSoL de Vert

Cet article a 3 commentaires

  1. JainaXF

    Je n’ai entendu presque que des avis négatifs sur cette série qui semble vraiment trop gnangan, en effet (et les caricatures m’énervent rien que dans ton article !) ! Je vais plutôt relire “A la croisée des mondes” !

  2. Lhisbei

    @JainaXF : oui A la croisée de mondes J’avoue que je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi “fleur bleue parfumée à la guimauve”

  3. Vert

    La couverture est jolie ceci-dit mais vu ton compte rendu je vais m’en tenir éloignée

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