L’historienne et Drakula – Elizabeth Kostova

L’historienne et Drakula

   d’Elizabeth Kostova

L’historienne et Drakula, Tome 1 :
Pocket – 502 pages

L’historienne et Drakula , Tome 2 :
Pocket – 533 pages

Dracula – orthographié  avec un ‘k’ plutôt qu’un ‘c’ par Elizabeth Kostova – fascine toujours autant. Qui était donc Vlad III Tepes, prince de Valachie, dit l’Empaleur, dit Drăculea (ce qui signifie en roumain « fils du Dragon » puisque sa famille était membre de l’Ordre du Dragon) ? Est-il vraiment mort ou erre-t-il sur Terre sous la forme d’un mort-vivant buveur de sang ? Elizabeth Kostova se propose d’en dresser un portait au travers d’une chasse au vampire menée par différents personnages (liés les uns aux autres) et étalée sur plusieurs décennies. L’auteur nous emmène sur les traces du Prince des Ténèbres par delà les époques et les frontières : d’Amsterdam à un monastères dans les Pyrénées-Orientales en passant par une bibliothèque ottomane à Istanbul, la Valachie ou encore Oxford. Le tout sur 1035 pages répartis en deux tomes en format poche.

L’historienne et Drakula a les défauts de ses qualités. L’auteur est très bien documenté (ses 10 années de recherches personnelles lui donnent une matière riche et intéressante) et fait donc preuve d’érudition. Ses descriptions des pays visités, les recherches historiques pour remonter la piste de Drakula, sont instructives à défaut d’être passionnantes. Ces passages à « haute dose de culture » sont parfois amenés lourdement et ralentissent le récit. L’auteur fait aussi l’impasse sur des passages difficiles. Comment en 6 jours deux des personnages, dont un américain, obtiennent-ils un visa pour traverser le rideau de fer en pleine guerre froide et se rendre en Hongrie communiste ? Grâce à un concours de circonstance et une tante bien placée capable de faire des miracles sans être inquiétée par la police politique de son pays, pourtant très sévère. Les difficultés sont souvent levées avec facilité ce qui manque de crédibilité. De même certains personnages sont durement punis (par la mort) pour leur curiosité alors que les héros, bien plus dangereux, s’en sortent le plus souvent à bon compte (après quelques frayeurs ou quelques blessures certes). Les personnages sont nombreux. Si les héros sont plutôt bien campés, les personnages secondaires sont à peine ébauchés et se résument à des archétypes classiques (l’ange gardien, le candide…). Le livre repose sur un échange épistolaire entre les différents protagonistes. Cette construction, qui relève du procédé, finit par lasser tant elle est répétitive. L’action (la quête de Drakula) n’avance donc pas vite. Le dénouement est a contrario très rapide et semble bâclé. L’auteur donne l’impression de ne pas savoir que faire de ses personnages une fois la quête terminée. La confrontation n’est pas à la hauteur des attentes du lecteur, attentes attisées par les 1001 pages qui précèdent le dénouement (la confrontation a lieu à la page 499 du deuxième tome). Jusqu’au dernier moment les motivations de Dracula restent obscures et ses explications ne sont guère convaincantes.

J’attendais beaucoup de ces livres. La déception est grande

Cet article a 2 commentaires

  1. Youplala

    Ça fait plusieurs fois que je tombe sur ces livres dans différents endroits (bibliothèque, libraire, grands magasins…) et je me demandais ce qu’ils valaient. Comme ces défauts sont justement ceux qui me hérissent le poil à la lecture d’un livre, je pense que je les emprunterai plutôt. Merci de cet avis.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.