Ayerdhal

Il est arrivé un matin, au petit matin, le cinquième jour de la fermentation, quand le miel prend sa première amertume. C’était l’Année des Feux de Pierre, les vignes appelaient l’eau de tous leurs raisins, l’été n’en finissait pas de rogner l’automne. C’était l’année où le Prince adouba son aîné, l’année où il lui confia la ville pendant qu’il guerroyait pour son Roi sur d’autres rivages. Jamais les mères n’avaient pleuré autant d’enfants, jamais les épouses ,n’avaient perdu autant de maris, jamais n’avaient-elles autant été souillées. Sale année.
Il est arrivé avec le vent de mer, un havresac au bout du bras droit, le chat sur l’épaule gauche.

Parleur ou les chroniques d’un rêve enclavé

Aujourd’hui, le peuple de la SF porte le deuil de l’un de ses pères. Ayerdhal, son  havresac au bout du bras, a pris un chemin vers l’Ailleurs.

2015, sale année.

Au revoir Ayerdhal.

Nous ne t’oublierons pas

Nous continuerons à te lire

AyerdhalPhotos par C.Schlonsok (à disposition de tous)

Cet article a 10 commentaires

  1. Valeriane

    Je l’ai rencontré une fois, mais quelle rencontre!
    J’ai découvert un super chic type, qui a partagé des bouts de sa vie avec beaucoup d’humour.
    J’ai le livre en berne….

    1. Lhisbei

      Oui. Il était super accessible, chaleureux et il accueillait tout le monde dans son cercle.
      Comme Roland C Wagner en fait. Avec ces deux auteurs, on avait vraiment l’impression d’être en famille : une famille tantôt joyeuse, tantôt grave, parfois révoltée, parfois amusée, mais toujours chaleureuse.

      1. valeriane

        Ca devait être vraiment chouette…
        Hey-Ho! Faut laisser nos auteurs tranquilles Mme la Faucheuse!

  2. Lorhkan

    Je n’ai lu qu’un seul roman de lui mais quelle claque (« Demain une oasis »). Je ne le connaissais pas personnellement, juste de réputation, mais je crois que l’une de mes prochaines lectures sera signée de sa plume.
    « Les écrivain ne meurent jamais. » disait son éditrice Marion Mazauric. Elle a sans doute raison, mais quand même…

    1. Lhisbei

      Ouaip. Il faut continuer à le lire. Si tu as aimé Demain une oasis, je te conseille Parleur. 🙂 Je crois que je vais te bassiner aux Utos avec ce titre en particulier !

  3. cuné

    Moi aussi Valeriane j’ai le livre en berne. C’était un écrivain talentueux et un homme très gentil, et il était beaucoup trop jeune pour nous quitter déjà. Quelle saloperie.

    1. valeriane

      De fait! Beaucoup trop jeune. il devait avoir encore beaucoup à nous raconter.
      Je n’ai encore lu que Rainbow Warrior, mais j’en ai 3 autres dans ma PAL.
      Je suis d’accord aussi qu’il faut le faire revivre à travers nos lectures.

  4. endea

    Bel hommage ^^^
    Je ne le connaissais pas aussi bien que oui mais je crois me souvenir que c’est Christophe qui m’avait conseillée sur mes premières lectures de cet auteur exceptionnel.
    Je me souviens aussi de lui lorsqu’il déambulait aux Imaginales pieds nus ou alors lorsqu’on passait et repassait devant son stand vide et qu’on rigolait devant ce qui était marqué sous son nom.
    L’an dernier aux Imaginales, il manquait pas son absence mais il était toujours là, cette année …. cette foutue maladie a rendu cette absence éternelle …. IL reste ses écrits heureusement et les souvenirs que nous avons tous de lui, c’était un grand homme.

    1. Lhisbei

      Le portrait que tu brosses est très juste. Et son absence définitive nous plombe tous.

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