Mal de chiens
Bêtes de Somme T1
De Jill Thompson, Evan Dorkin, Sarah Dyer et Jérôme Wicky
Delcourt – 160 pages
Avis de Bertrand Campeis
Sommers Hill, une petite banlieue américaine bien tranquille ? Pas vraiment…
Bêtes de somme est le genre de petit bijou qu’on n’attend pas vraiment et qui surprend tellement que le qualificatif de chef d’œuvre vient à l’esprit pour qualifier ce qu’on lit…
Rien que cela me direz-vous ? Et pourtant, une fois l’objet en main, avec sa belle couverture cartonnée, on se prend à le feuilleter et à trouver les pages superbes : Jill Thompson travaille à l’aquarelle et le résultat est magnifique à contempler ! Et le ramage alors ? Et bien, Evan Dorkin, à défaut d’avoir vendu son âme au Malin (mais rien n’est moins sûr) sait raconter une histoire avec talent : Ainsi vous verrez l’histoire à travers les yeux des protagonistes (des chiens et un chat) et ceux-ci ne comprennent pas forcément tout dans les aventures qu’ils vivent.
Mais de quoi cela parle-t-il ? D’un groupe de cinq chiens, pas des chiens-chiens à sa mémère (quoique… Quand on en voit certains on a des doutes) et d’un matou, qui font face à des menaces surnaturelles. Par le biais d’histoires courtes, vous naviguerez entre une niche hantée, un sabbat de sorcières avec moult chats noirs, la recherche de chiots disparus (l’une des nouvelles qui m’a le plus impressionné par sa construction, et le fait que nous, lecteurs, comprenons toute l’étendue de l’horreur à la fin de l’histoire), divers combats contre des entités surnaturelles dont je ne vous parle pas histoire de ne pas trop déflorer l’histoire.
Heureusement, une caste spécifique de chiens, les Sages Bergers veillent ! Disons qu’il s’agit d’une sorte de guide spirituel et d’exorciste canin apte à former et aider des enquêteurs du surnaturel.
Dire que je me suis régalé à la lecture de ce recueil serait en-dessous de la réalité : Cette œuvre est jubilatoire ! Que ce soit au niveau des personnages inventés, des histoires développées (placées dans l’ordre chronologique) et de l’humour pince-sans-rire qui s’en dégage. Voici un petit exemple dont je ne me lasse pas :
Un chihuahua parlant : « Des créatures déguisées en humains m’ont capturé et posé une sorte de broche sous la peau du cou. Elle leur sert à m’espionner, et m’oblige à courir après les voitures, mordre des humains… … Et manger mes crottes. »
Evan Dorkin s’amuse avec bon nombre de thèmes fantastiques mais en en faisant une relecture jubilatoire. Et qui sait, peut-être verrez-vous vos animaux de compagnie d’un autre œil après la lecture de ce comic book ? Pour ma part mon opinion est déjà faite : mon chat est un Dieu vivant et je suis son humble serviteur ; La dernière fois que j’ai oublié de nettoyer promptement sa litière et de donner le miam-miam j’ai eu droit à une invasion de serpents sortis des toilettes… J’ai bien compris la leçon depuis, car je sais qu’au-delà de la porte de mon appartement, il existe un monde de ténèbres indicibles et que mon Chat (loué soit-il) me protège. D’ailleurs, je vous laisse, c’est l’heure du brossage quotidien…
Avis de Bertrand Campeis
- Will Eisner awards 2010 de la meilleure série pour ados
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J’en avais déjà entendu parler, de façon très positive, mais c’est le premier avis que je lis. Je pense que je me le tenterai en VO.
Le sujet me rappelle le JDR Cats : La Mascarade !Les dessins sont très jolis, et ça a l’air drôle, je le mets sur ma PAL virtuelle ! []
@ Lelf : Bertrand était enthousiaste à la lecture et j’avoue qu’il m’a donné envie aussi !
@ JainaXF : bonne lecture