Le Mystère du drake mécaniste (Emma Bannon et Archibald Clare)
De Lilith Saintcrow
Le Livre de Poche – 416 pages
Abandon. Page 146. Parce que j’ai persévéré. Mais parfois il faut savoir stopper une lecture indigeste. Tout y était excessivement fade et résolument inintéressant (et la plume terriblement légère de l’auteur m’a absolument désespérée). Certes je ne suis pas le public cible pour ce roman. Mais si je reprends le texte en quatrième de couverture, je m’estime un peu flouée.
Au service de Sa Majesté, du pays… et pour rester en vie Emma Bannon est sorcière au service médico-légal de l’Empire. Sa mission : protéger Archibald Clare, un mentaliste renégat qui travaille dans l’illégalité. Ses pouvoirs de déduction à lui sont légendaires ; quant à elle, sa sorcellerie est plus que puissante. Malheureusement, ils se détestent cordialement… Une nouvelle série de l’auteur best-seller Lilith Saintcrow en hommage à Sherlock Holmes et à Chapeau melon et bottes de cuir, dans une Angleterre victorienne empreinte de magie.
Dans les 146 pages, Emma Bannon, une Prima, c’est à dire un Mage archi-puissant et Archibald Clare, Mentah non enregistré par la Couronne, se rencontrent. Elle le protège et ils enquêtent sur les assassinats de mentalistes et de mages. A chaque fois que le duo rencontre un potentiel informateur, il meurt. Et l’enquête n’avance pas très vite. Néanmoins, à la page 146 le lecteur a appris ce qui reliait les morts : ils travaillaient tous sur des pièces d’une machine non encore identifiée (je suppose que c’est le drake mécanique évoqué dans le titre), sans le savoir. Évidemment à chaque fois que l’intrigue progresse, Emma Bannon risque sa vie et passe à un cheveu de mourir elle-même. Il faut dire aussi qu’elle n’est protégée que par un seul Bouclier (un homme ultra-rapide, lié par une forme de magie mais dont la nature reste mystérieuse – en tout cas là où j’en suis arrivée) alors qu’elle en avait quatre auparavant et qu’ils ont tous perdus la vie en la protégeant. Sans compter qu’elle n’a pas confiance dans son bouclier puisqu’il a assassiné son Prime précédent – pour elle certes mais la question de la loyauté se pose. La seule déduction que je peux faire c’est qu’Emma Bannon, pour puissante qu’elle soit, est stupide ou trop arrogante pour se protéger correctement. Faut-il préciser qu’elle éprouve un léger trouble, une forme d’attirance pour son Bouclier ? Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas certes. Mais j’ai du mal à apprécier ce personnage féminin qui manque de subtilité. (Et non Vert je ne peux pas faire entrer ce livre dans le MSoL)
Le lecteur passe beaucoup de temps dans la tête des personnages (ce que j’aime habituellement) mais ici ces passages introspectifs sont trop présents et les scènes d’actions ou, en tout cas, les scènes qui font avancer l’histoire, paraissent un peu expédiées (les combats magiques sont quasiment « torchés »). Il manque donc un équilibre entre la narration et l’introspection. Et, pour qu’une introspection soit un tant soit peu intéressante, il faut que les personnages aient une psychologie qui le soit. Emma Bannon et Archibald Clare, pâles ersatz de Emma Peel (elles n’ont de commun que le prénom) et de Sherlock Holmes (mais un Holmes aux neurones brûlés par la cocaïne ou alors, autre hypothèse plausible, l’auteur ne s’est basé que sur l’hérésie steampunk cinématographique avec Robert Downey Jr) ne répondent pas à ma définition de personnages intéressants.
Vous savez ce que je considère comme le pire dans cette lecture ? L’écart (mind the gap !) entre ce que l’auteur dit que je dois ressentir (à l’aide d’une foultitude de « excessivement divertissant », « étrange », « intéressant ») et ce que je ressentais (un ennui sans borne). Le seul point positif que je retiens c’est ce Londres alternatif et steampunk, empreinte de magie et l’organisation de cette magie. Pas assez pour retenir mon attention jusqu’au bout. Bref une demi-lecture à oublier très vite.
- Lire les avis (plutôt mitigés) de Truebloodaddict, Toshokan, et ceux plus enthousiastes de la librairie l’Antre-monde et d’Encre chimérique.
Lu pour le Prix ActuSF de l’Uchronie 2013
Voilà qui est… euuuuh… très clair. Jamais tenté cette auteur encore, mais vu ce que tu dis sur le style, ce n’est pas plus mal ^^
@Lelf : ce livre m’a exaspérée et il y a bien longtemps que ce n’était pas arrivé…
Ça m’évoque un peu ce que j’ai ressenti en lisant ‘Le baiser du démon’ du même auteur. Sauf que dans le cas de la série Danny Valentine, c’est raconté à la première personne. Autant dire que ça ne m’a pas aidé à apprécier le personnage. :p
J’aime beaucoup ce que tu cites du quatrième de couverture, en particulier « auteur bestseller ». Si j’en crois la baisse du rythme de parution de ses deux séries chez Orbit (voire leur arrêt vu que rien ne se profile à l’horizon) si elle est bestseller, ce n’est pas chez nous. :p
Ah oui, le résumé avait l’air bien… et je suis super curieuse à cause de la référence à Chapeau melon et bottes de cuir… bref, on verra si je réussis à le finir!
J’ai beaucoup aimé Danny Valentine et surtout Jill Kismet du même auteur. Qui marche sans doute moins en France car il y a peu de romance dedans. Mais là la quatrième de couverture ne m’a pas inspirée. Apparemment j’avais raison.
Quel drame, tu vas être obligée de lire autre chose pour mon challenge
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