De Masaki Yamada
Actes Sud Exofictions – 384 pages
Qu’est-ce qui relie la machine à différences de Babbage, Mary Shelley, un accélérateur de particules, Azhi Dahaka, incarnation du mal chez les Perses, Shimizu, concepteur d’attractions pour des parcs à thème et un écrivain de SF japonais de seconde zone ? Ada. Ada est la fille de Byron, le nom donné à une disquette (pas une clé usb, non, une disquette), un super accélérateur de particules, un simulateur d’accélérateur, un ordinateur quantique qui crée des mondes parallèles… Ada est un mirage, reflet d’une myriades de possibilités et de mondes probables.
Ada c’est aussi le titre d’un roman énigmatique et perturbant publié dans la toute jeune collection SF d’Actes Sud. Il s’agit de la première traduction d’un roman d’un auteur japonais de SF, très prolixe dans son pays, mais inconnu dans nos contrées. Un choix éditorial audacieux mais qui m’a laissée sur le bord de la route.
Ce n’est pas la construction du récit, un agrégat d’histoires apparemment sans liens, jusqu’à ce qu’on comprenne que la mécanique quantique les relie toutes – une méta histoire de mondes parallèles en somme – qui m’a rebutée. Non c’est le style de l’auteur. Son utilisation des temps par exemple : utiliser le passé, le présent et le futur dans le même paragraphe, la même narration. Ses multiples répétitions des faits d’un chapitre à l’autre voire même au sein d’un même chapitre.L’ex-femme de Byron « détestait son tempérament de poète licencieux ». Cette expression est répétée 3 fois dans le même chapitre à quelques paragraphes d’intervalle. On la retrouve ensuite plusieurs fois ailleurs. Ces répétitions, même si elles relèvent d’un procédé narratif qui se justifie par le récit et l’intention de l’auteur, m’ont, littéralement, usée. Il m’a donc été difficile d’aller jusqu’au bout de ce roman.
L’univers de Masaki Yamada est un peu trop barré pour moi. Même si les passages théoriques sur la mécanique quantique et sur l’univers plasma ne m’ont pas paru totalement incompréhensibles (ce qui m’arrive souvent d’habitude), les résultats concrets d’application de ces théories, sont trop excentriques pour mes goûts conventionnels (le Big Bang ou rien, merci).
Les chats, en bons chats de Schrödinger, ont la capacité de voyager d’un monde quantique à l’autre.
Dans Ada, on utilise aussi de manière très originale des objets courants, comme le sèche-futon (ceux qui liront le livre découvriront comment), ou des animaux, comme la belette blanche :
Au final, Ada, roman sortant des sentiers battus et arpentant les contrées exotiques de la physique quantique, n’est pas pour moi.
Une citation pour terminer
« La vérité objective n’existe pas, elle n’existe nulle part. L’homme au fond, ne croit que ce à quoi il veut croire, il mène sa vie au milieu de sa propre fiction… »
J’ai l’impression qu’on devrait remettre une médaille à ceux qui l’ont fini ce livre
@Vert : en chocolat ça m’ira très bien
J’ai retenu seulement deux bonnes raisons d’envisager de le lire : une disquette et des belettes blanches. Malheureusement, il semblerait que ça ne soit pas, à tort, la part principale du livre. =X
Le défi va être de trouver quelqu’un qui l’a aimé ce bouquin…
En tout cas, bienvenue au club des complétistes de ce roman Lhisbei, même si comme moi il t’a laissé pour le moins perplexe…^^
J’étais attirée par la couv’ de ce bouquin, et par l’édition aussi (suis assez fan de la série Noire de chez Actes Sud). Mais bon, suite à ton avis, et à l’avis d’un autre bloggeur (je ne sais plus qui…..); euh bin ça refroidit un peu en fait.
Puis le côté physique quantique… euh hum… hum
Ouuuh, cela me refroidit aussi !
Pour Valériane : c’était la chronique de Lorhkan justement que je t’avais invitée à lire Bon, je vais quand même essayer. Il parait qu’il y a une médaille en chocolat à la clé.
Ping : Ils ont rejoint ma PAL (44) - RSF Blog