L’Éveil du Léviathan, Expanse T1 – James S. A. Corey

L’Éveil du Léviathan
Expanse T1

De James S. A. Corey

Actes Sud Exofictions – 640 pages

Avis de Monsieur Lhisbei

Jim Holden, second à bord du Canterbury, un transport de glace qui approvisionne les colonies de la ceinture d’astéroïdes, souhaite, après 7 ans comme officier au sein de la flotte terrienne, mener une petite vie tranquille et sans histoire. L’Histoire le rattrape le jour où il capte un message de détresse. Le Canterbury se détourne et Holden, accompagné de plusieurs membres de son équipage, part secourir le Scopuli. A bord, ils ne trouvent personne, mais un secret lourd de conséquence. En prime, ils assistent, impuissants, à la destruction du Canterbury par de mystérieux vaisseaux. Holden tente de prévenir l’ensemble du système solaire du danger. Il n’imagine pas que son message va déclencher la guerre. Dès lors, Holden avec ses compagnons Naomi, Alex, Shed et Amos sont seuls ou presque pour découvrir la vérité, stopper la guerre qui se dessine entre la Terre, Mars et la ceinture et sauver l’humanité.
De son coté l’inspecteur Miller travaille sur Céres. Bien que très bon, son caractère de cochon et son alcoolisme chronique – que son divorce n’a fait qu’amplifier – fait de lui un flic raté. Il se retrouve à faire équipe avec Havelock. Originaire de Mars, ce dernier s’adapte mal aux coutumes des Centuriens et se fait régulièrement brimer en raison de ses origines.
Miller et Havelock se voient confier la mission de retrouver Julie Mao, fille d’un riche industriel installé sur la Lune. Bien qu’il ne veuille pas de cette enquête, Miller va s’attacher aux pas de Julie et aller au bout, quelles que soient les conséquences. Son instinct lui dit que derrière cette disparation se cache bien plus de choses qu’une simple fugue.
Les destins d’Holden et de Miller vont se croiser. Ils sont trop différents pour s’apprécier ou devenir amis, mais, ensemble, ils peuvent sauver l’humanité, même si c’est au prix d’énormes sacrifices. Seront-ils prêt à les consentir ?

142 pages en trop (pour ne pas dire 200). Trop de verbiage. Les auteurs, puisqu’ils sont deux derrière le pseudonyme de James S.A. Corey, prennent bien le temps de décrire en détail les personnages et les situations. Minutieux, certes. Mais inutile la plupart du temps. L’intrigue s’enlise. L’action ralentit au point de vous faire lâcher le bouquin. Et l’imagination du lecteur s’endort. Je regrette Leigh Brackett qui, sur une phrase, vous pose un personnage ou une situation.
Cela mis à part quelle joie de retrouver un space opera avec un système solaire colonisé à la structure aussi cohérente et plausible. Grâce à la propulsion Epstein, l’homme a essaimé sur Mars et des lunes de Jupiter, Saturne et Uranus ainsi que dans la ceinture d’astéroïdes (entre Mars et Jupiter). L’évolution de la colonisation paraît logique. La Terre, puissance économique et militaire bien établie reste très influente jusque dans la Ceinture. Mars, après s’être affranchie de la Terre, continue à innover et se retrouve à la pointe de la technologie notamment spatiale. Dans la Ceinture d’astéroïdes, nouvel eldorado totalement dépendant des transports de matières vitales (de l’eau en provenance de Saturne, des cultures hydroponiques de Ganymède), vivre est une prise de risque quotidienne. Cet environnement hostile façonne une société rude et réactive.
Le roman mêle space opera classique et roman noir, agrémenté d’une pointe d’horreur. Il est structuré autour de deux arcs narratifs : le premier sur les aventures d’Holden et de ses compagnons et le second sur l’enquête de Miller. James S.A. Corey n’hésite pas à malmener et trucider ses personnages, surprenant parfois le lecteur dans ses choix. L’intrigue policière, bien maîtrisée, se dévoile par petites touches. Le lecteur devine, mais n’est jamais sûr de rien. Elle est doublée d’intrigues secondaires politico-économiques qui compliquent la donne et promettent des développements intéressants dans les tomes suivants.

Dans L’Éveil du Léviathan, James S.A. Corey parvient à créer un univers cohérent et plausible qui accueille une intrigue solide et qui tient en haleine à condition d’avoir du souffle. J’attends la suite, qui, je l’espère sera plus dynamique et plus rythmée.

James SA Corey est le pseudonyme de Daniel Abraham, auteur de fantasy, et Ty Frank, l’assistant de George R.R. Martin. Sur les neufs tomes que prévoient les auteurs, quatre tomes sont parus en V.O. Syfy US travaille sur un projet d’adaptation en série TV.

Avis de Monsieur Lhisbei

 

Cet article a 6 commentaires

  1. Gromovar

    Les descriptions à outrance c’est la marque de PEter F. Hamilton aussi par exemple. Moi, j’aime beaucoup, je trouve que ça immerge dans un monde fictif crédible et détaillé.

  2. M.Lhisbei

    Oui, mais Peter F Hamilton, ne m’est jamais tombé des mains, j’ai toujours eu envie de tourner la page d’entamer le roman suivant. Ce qui n’est pas le cas avec ce dernier.
    Je vais lire la suite, mais je l’attends sans enthousiasme, sans impatience. J’ai aussi aimé, ce futur fictif et réaliste, mais je trouve qu’il manque de dynamisme.
    C’est une affaire de ressenti, pas forcément objectif.
    et puis je l’ai lu en VF et toi il me semble en VO.

  3. Herbefol

    Ce qui m’a gêné aussi c’est de n’avoir jamais compris, même à la fin, la chaîne d’événements qui mènent à l’épidémie. Pour moi c’est un truc qui n’a ni queue, ni tête. Comme M. Lhisbei, je lirai la suite, mais je ne l’attends pas particulièrement.

  4. Acr0

    Ouh, “trop de verbiage”, ça, ça me fait peur ! Déjà que je suis frileuse à lire ce livre, si en plus l’intrigue semble s’enliser… ou alors, comme je ne fais pas partie du public averti, j’y prendrai plaisir ? (comme cela a été le cas pour Silo). J’espère aussi que la pointe d’horreur est supportable… Tiens, je ne savais pas pour l’adaptation en série.

  5. Zina

    Hum… je le note pour quand j’aurais le temps de lire 200 p. en trop… Dommage, la partie mélange de sf et de roman noir me disait bien.
    Ou alors j’attends la série

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