Réalisé par Robert Stromberg
Avec Angelina Jolie, Elle Fanning, Sharlto Copley, Sam Riley, Brenton Thwaites, Ella Purnell
Synopsis
Maléfique est une belle jeune femme au coeur pur qui mène une vie idyllique au sein d’une paisible forêt dans un royaume où règnent le bonheur et l’harmonie. Un jour, une armée d’envahisseurs menace les frontières du pays et Maléfique, n’écoutant que son courage, s’élève en féroce protectrice de cette terre. Dans cette lutte acharnée, une personne en qui elle avait foi va la trahir, déclenchant en elle une souffrance à nulle autre pareille qui va petit à petit transformer son coeur pur en un coeur de pierre. Bien décidée à se venger, elle s’engage dans une bataille épique avec le successeur du roi, jetant une terrible malédiction sur sa fille qui vient de naître, Aurore. Mais lorsque l’enfant grandit, Maléfique se rend compte que la petite princesse détient la clé de la paix du royaume, et peut-être aussi celle de sa propre rédemption…
Mon avis
J’ai rattrapé ce film avec quelques préventions. Transformer Maléfique, la méchante sorcière de l’histoire de la Belle au bois dormant, parfaite méchante de conte de fées, en un personnage nuancé, capable de sentiments et donc, plus tout à fait méchante, me faisait grincer des dents. C’est tellement plus simple d’avoir le bien d’un côté et le mal de l’autre, une victime et un bourreau. Une histoire binaire, facile à comprendre, quand on est gamin, naïf et “innocent”, c’est confortable. La vie se charge de déniaiser les gosses, de leur faire comprendre que le bien et le mal, ce n’est jamais qu’une question de point de vue parfois, et que rien n’est jamais simple. Maléfique s’adresse à tous les mômes qui ont grandi, aux adultes qu’ils sont devenus et aux enfants qu’ils sont restés. Quand j’étais môme, j’adorais les Disney et particulièrement La Belle au bois dormant. Je n’ai pas été déçue par Maléfique, retrouvant la même émotion. Et j’ai beaucoup apprécié l’absence de trahison du matériau original (en période de reboot à la pelle où on efface, on éradique et on oublie les œuvres passées, l’archiviste que je suis apprécie). Maléfique n’est pas une réécriture de La Belle au bois dormant, mais bien un changement de point de vue. Au lieu de suivre l’histoire d’Aurore, on suit l’histoire de Maléfique, jeune, naïve et amoureuse, qui se fait voler ses ailes par celui qui deviendra roi et père d’Aurore. La vengeance, la haine, la traque, la malédiction, mais aussi l’amour, l’espoir. Disney s’inscrit dans la continuité et, en plus de reprendre tous les éléments du dessin animé original, en reprend aussi les codes (y compris vestimentaires) et les couleurs (lumière comprise). Un petit mash-up pour le prouver :
Bon, avouons qu’il existe tout de même des différences entre les deux films (notamment sur l’identité du Prince charmant, sur le dragon), mais elles sont toujours justifiées, respectent la logique interne du film et donnent un peu plus de vraisemblance à l’histoire (après tout, le prince charmant n’existe pas et l’amour peut prendre bien des formes). Du côté de l’histoire et du respect du patrimoine Disney, c’est un sans-faute. Pour le reste, j’ai beaucoup aimé le monde féérique (plutôt Faërie que féérie) présenté dans ce film : il est plus “naturel”, plus brutal, plus primal, plus proche de la Faërie mythique que du panthéon féérique rigolo ou inoffensif auquel Disney nous avait habitués. Il suit aussi l’évolution de Maléfique : de plus en plus sombre, inhospitalier quand cette dernière s’enfonce dans la rancœur et l’aigreur. Pour en saisir tous les détails, deux visionnages ne sont pas superflus, tant il est riche. Pour le reste, les décors, les effets spéciaux, les costumes, ils sont minutieusement pensé et le résultat se voit à l’écran à chaque minute. Le jeu des acteurs est irréprochable. Mis à part un scénario parfois un peu prévisible (et des beaux moments de niaiserie un poil agaçante) qui lissent un peu le film, je n’ai pas regretté la transformation de Maléfique en un personnage plus nuancé.
Moi je ne suis même pas sûre d’avoir vu le DA Disney, alors le film… un jour peut-être ! (j’ai déjà ma dose de réécriture avec Once upon a time en fait ^^).
@Vert : le DA de Disney date de 1959 😉 (avoir un père fan de Disney aide à rattraper tous les films…)