Lady Astronaute – Mary Robinette Kowal

Lady Astronaute

De Mary Robinette Kowal

FolioSF – 128 pages. Traduction de Patrick Imbert

Lady Astronaute est un recueil de cinq nouvelles de Mary Robinette Kowal qui se tiennent dans son univers uchronique. Dewey a vaincu Truman en 1948 lors des élections présidentielles. Quatre ans plus tard, un météore a frappé la baie de Chesapeake, détruisant Wahington D.C. et ses environs. Les conséquences sur le climat sont catastrophiques : un hiver d’impact (qui aura raison de la Russie) suivi d’un réchauffement climatique dû à l’effet de serre. Les scientifiques ont prévu que la Terre en deviendrait inhabitable et qu’il était nécessaire de trouver un moyen de quitter la planète. La conquête spatiale se construit sur une coopération internationale. Les « ordinateurs » fonctionnent avec des cartes perforées (oubliez votre PC de gamer) et les calculs sont majoritairement effectués par des calculatrices humaines (des femmes – comme c’était le cas à la NASA avant l’arrivée des calculateurs IBM).
Quatre des textes sont inédits. Le dernier, a déjà connu une traduction en France sous le titre de « La Dame Astronaute de Mars » dans l’anthologie Dimension Uchronie 3 préparée par Bertrand Campeis & Hermine Hémon (traduction de Erwan Devos & Hermine Hémon).

Nous interrompons cette émission

« Nous interrompons cette émission » est une courte nouvelle qui se déroule avant Vers les étoiles et qui explique pourquoi et comment un météore non détecté est venu s’écraser sur le sol américain. Nous y suivons un scientifique atteint par la tuberculose. Il a participé au projet Manhattan et s’il a accepté l’utilisation de la première bombe atomique sur Hiroshima pour mettre fin à la guerre et comme test scientifique, il n’a pas supporté le bombardement de Nagasaki qu’il considère comme inutile. Fait amusant, cette origine restera inconnue de tous les protagonistes de l’univers développé par Mary Robinette Kowal (à l’exception des lecteurs).

L’Expérience Phobos

Direction Phobos, le plus grand des deux satellites naturels de Mars pour une mission d’exploration alors que plane une menace de restrictions budgétaires et le souhaite de l’armée de transformer le programme spatial en programme militaire. Phobos est creusé de galeries et les astronautes ne se doutent pas que d’autres sont déjà là. Dans la temporalité, l’action se déroule bien après Vers les étoiles, avec une base bien implantée sur Mars, un trafic de voyageurs et de biens déjà développé et presque courant et … des pirates. La principale protagoniste, Darlene, est NavComp – calculatrice de navigation. Elle souffre de vertiges et tente de le cacher pour pouvoir continuer à participer à l’aventure spatiale. Impossible de ne pas faire preuve d’empathie pour elle même si la raison commande de ne pas participer à une mission lorsqu’on est physiquement pas à son maximum. Même je ne peux me prononcer sur la vraisemblance scientifique de l’expédition, le séjour sur Phobos est totalement immersif et jouissif.

La Girafe d’Amara

Très courte nouvelle qui se déroule elle aussi bien après Vers les étoiles. Le voyage spatial semble si courant qu’il fait littéralement partie de la vie quotidienne et qu’on peut être maman ET piloter un module lunaire. Ici Alyshondra part visiter sa grand-mère avec sa fille de onze mois. Dans le module lunaire, cette dernière laisse échapper sa girafe doudou à un moment crucial. Ce n’est pas qu’une nouvelle mignonne, elle dit beaucoup sur la « condition féminine ».

Le Rouge des Fusées

Dans cette nouvelle on fête le 20e anniversaire de la fondation de la colonie martienne avec un feu d’artifice. La pyrotechnie sur Mars n’est pas une mince affaire. Aaron Parkhill, l’artificier en charge de l’évènement (et repreneur de l’affaire familiale) a invité sa mère. C’est un peu le choc des générations dans la manière de travailler. A l’enjeu de la cérémonie, s’ajoute pour Aaron le défi d’être à la hauteur des exploits de sa mère. Concurrence ou alliance pour le meilleur ou pour le pire avec une exploration subtile des rapport familiaux…

Je ne reviens pas sur « La Lady Astronaute de Mars », nouvelle lue en VO et chroniquée ici (et relue dans l’anthologie Dimension uchronie 3 dans la traduction de Erwan Devos & Hermine Hémon). A la troisième lecture, elle est toujours aussi merveilleuse, sensible, équilibrée et émouvante.

L’autrice opte pour une narration majoritairement non conflictuelle. Les dilemmes sont personnels et / ou moraux. Les coopérations et les alliances, la compréhension mutuelle, permettent aussi aux personnages d’avancer plus vite et la société de progresser.  Mary Robinette Kowal sait réenchanter le monde et si vous avez déjà rêvé de devenir astronaute, nul doute que ce recueil fera naître des étoiles dans les yeux.

#DéfiCortex #5 : Dans une timeline divergente


Prix ActuSF de l’uchronie 2021

Cet article a 10 commentaires

  1. OursBleu

    Merci pour votre article !
    Un des livres qui ma le plus marqué ces derniers mois, je recommande très fortement.

    1. Lhisbei

      Avec plaisir. Il faut lire Vers les étoiles maintenant !

  2. Yuyine

    Je dois vraiment lire Vers les étoiles et ce recueil!! Tout ce que tu dis sur la plume de l’autrice me donne très envie.

    1. Lhisbei

      Je pense que tu vas beaucoup aimer cette lecture !

  3. Vert

    *insérer ici le même commentaire que pour Vers les étoiles* 😀

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