Hors-Série 2019 – Une Heure-Lumière
Le Bélial’ – 112 pages
Dans le cadre d’une opération de promotion de la collection Une Heure-Lumière, les éditions du Bélial offraient un exemplaire de cet hors-série pour l’achat de deux livres neufs de la collection.
Au sommaire
Derrière la superbe couverture d’Aurélien Police (on a l’impression de se répéter) on trouve une préface enthousiaste et enthousiasmante d’Olivier Girard, la novella « Isabel des feuilles mortes » de Ian R. MacLeod – traduite par Michelle Charrier et superbement illustrée par Philippe Gady ainsi que le catalogue de la collection qui comptait, fin 2019, 22 titres et un hors série (le 2018 qui était déjà bien cool à lire). Chaque titre est présenté en détail avec la reproduction en noir et blanc de sa couverture accompagnée d’un petit blurb. En fin de catalogue figure aussi la liste des prochaines parutions. Toutes sont sorties en 2020 ou début 2021, sauf deux : Les Simulacres Martiens d’Eric Brown et The Wedding Album de David Marusek. Il faudra croiser avec les titres annoncés dans le Hors Série 2020.
« Isabel des feuilles mortes » – Ian R. MacLeod
« Isabel des feuilles mortes » prend place dans le même univers que Poumon vert,l’humanité a peuplé de nombreux mondes. Nous sommes cette fois à Gezira, une mégapole insulaire (et artificielle) située au carrefour des Dix Mille et Un Mondes. Un système de miroirs placés dans des Minarets, permet de refléter la lumière de l’étoile centrale, Sabil, de marquer le passage du jour à la nuit et de réguler la température. Gézira se lève au son du chant des Conteuse de l’Aube et bénéficie d’un éternel été. On comprend rapidement que Gezira a connu une guerre de religion extrêmement brutale et meurtrière quelques années auparavant. Isabel a perdu ses parents. Placée en institution elle a grandi, suivant un parcours banal, pour devenir une Conteuse de l’Aube sur une île de moindre importance. Lors de la cérémonie d’intronisation, les Conteuses perdent la vue (elles l’auraient perdu durant leur mission, les yeux blessés par la lumière reflétée par le miroir). Isabel échappe à ce sort, sans que l’on sache trop comment (et le mystère renforcera sa légende personnelle). Ce qui lui permet d’apercevoir, un matin alors qu’elle inspectait l’un des miroirs défectueux du Minaret, une Bibliothécaire dansant dans la cour de l’Église du Mot. Genya et Isabel nouent alors une solide amitié sans se douter de la transgression qu’elle constitue et encore moins des conséquences à venir pour elles comme pour pour le reste du monde.
La narration reprend celle du conte avec un magistral “Il était une fois” bien que le récit relève de la science-fiction pure. Les mœurs et le fonctionnement de la société semblent très archaïques au regard de la technologie hautement avancée qui règne (IA, transhumanisme…) donnant l’impression que la technologie se rapproche d’une forme de magie. Comme tout bon conteur Ian R. MacLeod joue avec son lecteur, tantôt complice, tantôt cruel et c’est très réussi.
Citation
Les procureuses surent se montrer convaincantes en soutenant le contraire, mais cette époque très très reculée de l’éternelle été de Gezira, ni Isabel ni Genya n’eurent jamais la moindre impression de se livrer par leurs actes à une quelconque trahison. Elle étaient conscientes de la peur paranoïaque avec laquelle leurs Églises respectives gardaient leurs secrets – signe des vraies puissances, qui ont beaucoup à perdre et peu a gagner ; elles étaient conscientes des horreurs récentes de la guerre des Lys ; mais elles vivaient de petites vies.
- De Ian R. MacLeod sur le RSF Blog : Poumon Vert
- Lire les avis de Feydrautha, Just A Word, Célindanaé, Lutin82, Dionysos, Vert, Yuyine, Xapur, OmbreBones,Le Chien critique et d’autres ici.
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