de Warren Ellis et Garrie Gastonny
Milady Graphics – 128 pages
Avec une couverture aussi osée que celle-ci, un super-héros (ressemblant un tantinet à Superman) crucifié, je m’attendais à un comic beaucoup plus subversif, profond et riche que celui-ci.
Si j’en crois la quatrième de couverture, Supergod est le troisième et dernier volet d’un « tryptique » (la coquille est sur la couv’ si, si !) sur les surhommes. Black Summer, le premier volet, « parlait de super-héros bien trop humains » ; No hero, le deuxième volet « de super-héros renonçant à leur humanité » et celui-ci de parle de « super-héros qui ont perdu leur humanité pour devenir tout autre chose » c’est-à-dire des dieux. Mais des dieux créés par des hommes (et un champignon extraterrestre – oui je sais, dit comme ça c’est ridicule), à leur image donc, et qui vont, logiquement (puisque l’homme est con), provoquer l’apocalypse. Logique et cohérent, pas très optimiste sur la nature humaine mais quelle raison objective avons-nous d’être optimiste ? Aucune. De ce côté-là le comic fait mouche.
La narration est assurée par un scientifique qui assiste à cette fin du monde et raconte, dans un long flash-back chronologique et bavard, le déroulement de celle-ci. Déroulement presque totalement inintéressant, qui, en caricaturant à peine, se résume à une course de vitesse entre puissances mondiales plus ou moins ambitieuses pour créer le super-héros ultime (avec des motivations plus ou moins honorables) et aux affrontements de ceux-ci… Un développement un peu superficiel et, surtout, très banal. Le découpage en chapitre m’a paru totalement artificiel et inutile : peu de temps forts, de moments où le lecteur est abasourdi ou époustouflé, reste en suspens au moment de tourner la page. Pour une apocalypse ça manque sensiblement de puissance. Les dialogues, peu nombreux, versent parfois dans le pompeux (pseudo-religieux ou philosophique) ou, pire, le grotesque. Heureusement que le graphisme est à la hauteur des attentes et que les dernières planches, une galerie de couvertures de Garrie Gastonny, sont magnifiques. Visuellement très beau donc, mais qui enfonce trop de portes ouvertes et qui sonne un peu trop creux à mon goût.
Quelques planches :
- Lire aussi les avis de Gromovar, Sin City, Pulp Club, Planet BD, Cable’s Chronicles, Bulles on parade, Mandarine.
Je suis admiratif devant ta diplomatie et ta pondération
@ Gromovar : pour un enterrement de la dignité s’impose
T’es lus gentille que gromovar [mdr]
Il faudrait pouvoir mettre des « j’aime » aux commentaires