Poney-dragon – Michel Jeury

Poney-dragon

De Michel Jeury

Bragelonne – epub 208 pages

Il est des lectures laborieuses. Ce Poney-Dragon, titre improbable évoquant un jouet hybride de Mon petit poney et D&D, en fait partie. Je connais les droits imprescriptibles des lecteurs (merci Monsieur Pennac), pour autant ce roman a assez titillé ma curiosité pour que j’en finisse la lecture.

De quoi parle Poney-Dragon ? Pour résumer de voyages exploratoires dans la destinée et d’un voyageur en particulier, Vincent Blaise qui se balade entre 2010 et 2025. En 2025 le monde a changé : Joseph Poney règne en tyran absolu sur l’Europe. Sa mégalomanie ne connait pas de bornes. Vincent Blaise fait partie d’un réseau de résistance. Il tente de collecter des informations pour identifier Joseph Poney en 2010 et empêcher sa montée en puissance. Personne ne parvient à voyager au-delà de 2025 d’ailleurs, une sombre menace pèse sur cette date : est-ce celle de la fin du monde ? Poney Dragon, l’arme de destruction massive de Joseph Poney va-t-elle se déclencher en 2025 et provoquer l’apocalypse ? Problème : les voyageurs ne se souviennent que de très peu de choses à leur retour. Et en voyageant dans le futur, a-t-on le pouvoir de l’influencer ? Où est la cause et la conséquence ? En enquêtant sur Joseph Poney ne favorise-t-on pas plutôt son émergence ? Et le futur est-il ou pas déjà écrit ?

Le roman est dense, délirant mais cohérent dans son délire malgré une narration très décousue accompagnée de transitions abruptes. Le propos se révèle parfois obscur.  A force de voyager dans l’avenir, on finit par ne plus savoir si le présent est le présent ou s’il s’agit d’un présent modifié par les souvenirs de l’avenir, si l’avenir où Joseph Poney règne en tyran absolu est réel ou fantasmé. Bref on finit par s’y perdre un peu avec l’impression de partir sur des pistes qui n’aboutissent pas. J’ai parfois eu l’impression de me faire balader comme dans Usual Suspects où on se pose sans cesse la question de savoir qui est Keyser Söze… A la différence près que visionner Usual Suspects reste toujours un plaisir.
Les personnages sont assez passifs. Vincent Blaise réfléchit et intériorise beaucoup. Mais d’une manière générale les personnages sont statiques, n’évoluent pas. Il sont comme englués dans une sorte de présent intemporel malgré le temps qui passe.  Certains changent de personnalité en fonction de l’époque et c’est plus perturbant qu’autre chose. Certaines pistes lancées en début de roman sont presque abandonnées en cours de route, ce qui n’aide pas à éclaircir le propos. La fin est très explicative mais je l’ai trouvée porteuse de sens. Elle a levé pour moi certaines ambiguïtés même si elle donne l’impression de « retour à la case départ » puisque le futur reste à construire. Elle laisse poindre une légère frustration (pas tout compris) doublée d’une très agréable dose d’optimisme utopique sur la capacité de l’homme à prendre en main son destin.

Poney-Dragon est un roman au fond très riche en questionnements mais qui ne se laisse pas facilement approcher, ni apprivoiser.

Cet article a 4 commentaires

  1. Nick_Holmes

    « Ce Poney-Dragon, titre improbable évoquant un jouet hybride de Mon petit poney et D&D »
    Mouhahaha. Mêm pas drôle. Je passe encore mon tour. :p

  2. Lhisbei

    @Nick : ça n’avait pas vocation à être drôle. C’est juste que le titre nous a fait délirer un peu sur le Cercle ^^ Sinon euh oui je pense que ce n’est pas pour toi

  3. Tigger Lilly

    Non je confirme les poneys-dragons ça se laisse pas facilement apprivoiser

  4. Vert

    Bien d’accord avec toi, c’est dommage parce que les idées sont intéressantes, mais pour arriver à s’y retrouver…

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