Noir est le sceau de l’enfer – Jean-Laurent Del Socorro

Noir est le sceau de l’enfer

De Jean-Laurent Del Socorro

Albin Michel Imaginaire & Disdaskalie

Des retrouvailles

Noir est le sceau de l’enfer nous ramène dans l’univers de Royaume de vent et de colères et de Du roi je serai l’assassin (dans la PAL) mais peut se lire sans avoir lu les deux romans en question. Nous sommes en 1593 en France et nous suivons Axelle, capitaine de la compagnie du Chariot, une troupe de Lansquenets (que l’on retrouve aussi dans Royaume de vent et de colère). Les mercenaires viennent d’être faits prisonniers par l’armée de Henri IV. Agnès de Loignac, lieutenante à la tête des Quarante-cinq, un corps d’élite au service du roi, propose une mission à Axelle : voler aux Anglais le “sceau de l’enfer”, un objet empreint de magie, en échange de la libération de ses mercenaires et d’un dédommagement sonnant et trébuchant. Voila Axelle à Londres, sans ses hommes mais accompagnée de Sir Francis Drake.
L’aventure menée tambour battant offre de nombreux rebondissements et permet de croiser des espions, des agents doubles et quelques personnages historiques d’envergure comme Gráinne O’Malley, la “reine des pirates” irlandais. Cette rencontre donne lieu à un duel en mer haut en couleur. La dynamique entre Axelle et Drake fonctionne bien, les deux partageant un sens de la répartie réjouissant. Une pointe de magie (l’Artbon) dans un contexte historique prégnant (des guerres de religion viennent compléter le tableau.

Noir est le sceau de l’enfer, novella d’aventure, fait passer un excellent moment et donne envie de replonger dans les écrits de Jean-Laurent Del Socorro.

Une citation

Un nouveau paysage s’offre à nous quand nous atteignons l’autre côté. Alors que la rive nord accueille des centaines de maisons entassées, celle du sud apparaît couverte de prairies et de bâtiments épars. Je me rends compte que j’étouffais dans les rues étroites de Londres.
Nous nous engageons sur les routes qui longent des champs d’orge et de blé. Sur le chemin, Drake évoque un dramaturge à la renommée grandissante.
— Même si vous ne vous intéressez pas au théâtre, Axelle, vous entendrez certainement parler de lui si vous restez à Londres. Il se nomme William Shakespeare.
— C’est lui qui a écrit la chanson sur le chaudron bouillonnant que vous chantonniez à mon arrivée ?
— Tout à fait.
— Je pensais que c’était Marlowe qui était l’auteur à succès de la capitale ?
— Oh, mais c’est bien le cas. Shakespeare a beau être apprécié du grand public, il n’a cependant pas le talent de Christopher. Croyez-moi, Axelle, le monde se souviendra pendant longtemps du nom de Marlowe, alors qu’il oubliera bien vite celui de Shakespeare.

Deux éditions

Noir est le sceau de l’enfer existe sous deux formats. La version papier publiée par l’association Didaskalie après un financement participatif l’année dernière a l’avantage d’enrichir la novella d’un court jeu de rôle “clé en main” qui se veut accessible au débutant, avec ses règles et un scénario prêt à jouer tiré de la novella. La version numérique publiée dans la collection Imaginaire d’Albin Michel (en soutien à la sortie de Morgane Pendragon du même auteur, dans la même collection) ne contient pas ces bonus mais a l’avantage d’être disponible tout de suite et gratuitement.

 

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