Réalisé par Alfonso Cuaron
Avec Clive Owen, Julianne Moore, Charlie Hunnam, Michael Caine, Pam Ferris
Synopsis (que vous trouvez sur le site officiel du film)
L’Homme, en 2027, a épuisé toutes les ressources de la planète. La dernière naissance remonte à près de vingt ans, et le désespoir a engendré à travers le monde un climat de violence, d’anarchisme et de nihilisme exacerbé.
La Grande-Bretagne est le seul pays à avoir évité cette descente aux enfers, en se dotant d’un régime totalitaire. Devenue l’ultime espoir d’une humanité déboussolée, elle attire à elle des milliers de réfugiés, capturés dès leur arrivée, parqués dans de vastes camps de regroupement et impitoyablement rejetés à la mer. Pour Theo, rien de cela ne compte vraiment, car le militant qu’il fut s’est converti en bureaucrate et paraît résigné à vivre au jour le jour, sans plus se soucier d’un avenir définitivement bouché. Son seul plaisir est désormais de rendre visite à son vieil ami Jasper, et d’évoquer avec lui leurs glorieux combats…
C’est alors que Theo est enlevé sur l’ordre de son ancienne compagne, Julian, chef d’une cellule clandestine qui se bat pour les droits des réfugiés. Julian demande à Theo d’obtenir des papiers pour une jeune femme de l’organisation, Kee, et de veiller à ce qu’elle quitte le territoire en sécurité avec un petit groupe de camarades. Theo accepte, en souvenir de leur amour… et pour une coquette somme.
Au cours de ce périlleux voyage en direction des côtes, Theo découvre la vraie raison de cette mission : Kee n’a rien d’une réfugiée ordinaire. Enceinte de huit mois, elle incarne le dernier espoir du genre humain, le miracle que chacun guettait depuis vingt ans.
Et, dans chaque camp, des hommes sont prêts à tout pour s’emparer d’elle et s’approprier son futur rejeton…
Mon avis
Les fils de l’homme est l’adaptation du roman d’anticipation éponyme de P.D. James, une des « reines du crime » (et oui elle a aussi écrit de la SF…). Le futur décrit est très crédible. 2027 ce n’est que dans 20 ans finalement, il était donc inutile de truffer notre futur de gadgets technologiques à chaque coin de rue (comme des voitures volantes par exemple). Le monde décrit est suffisamment proche du notre pour provoquer un écho et suffisamment sinistre pour nous faire froid dans le dos : épuisement des ressources naturelles, pauvreté, stérilité, pandémies ravageuses, extrémisme de tous genres, attentats, guerres, bref le chaos mondial pour une humanité qui récolte les fruits de ce qu’elle a semé des années plus tôt. La variété de thème et de références aux conflits et problèmes sociaux contemporains nous poussent nous interroger sur le futur que nous allons laisser à nos enfants. Finalement ne vaut-il pas mieux que l’humanité s’éteigne ? L’infertilité des femmes ne serait-elle pas la volonté d’un dieu pour éprouver ses Fils ? Et pourtant une jeune femme est enceinte et porte l’espoir de l’espèce humaine. De nombreux thèmes sont abordés dans Les fils de l’homme. Cela pourrait donner un film moralisateur, pompeux et indigeste. Nous en sommes bien loin. Le réalisateur, Alfonso Cuaron, a capturé la grisaille, la violence, toute la noirceur de ce monde en filmant comme pour un reportage de guerre tout en ménageant quelques respirations par des scènes optimistes, drôles ou lumineuses. Clive Owen est parfait et passe de la passivité au militantisme actif (et à l’héroïsme qui va en découler) avec classe et subtilité, par ses actes et ses décisions et sans discours lénifiant. Michael Caine est excellent en hippie fumeur de ganja. Résistant passif, son sens de l’humour et sa philosophie de vie donnent un peu d’oxygène au spectateur. Julianne Moore, lumineuse et déterminée, aurait mérité un rôle un peu plus consistant. Miriam, le personnage de Pam Ferris, m’a aussi beaucoup marquée.
Un film à voir absolument.
Ha ben bravo
un commentaire concis, précis et qui résume le billet
Un film splendide.
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