Défaillances systèmes
Journal d’un AssaSynth T1
De Martha Wells
L’Atalante – 128 pages. Traduction de Mathilde Montier. Audiolecture.
Cette novella est le premier tome de la série Journal d’un AssaSynth (The Murderbot Diaries), mettant en scène un androïde de sécurité qui s’est affranchi en piratant son propre module de contrôle. Récompensé à maintes reprises (Prix Hugo du meilleur roman court 2018, Prix Nebula 2017, Prix Locus 2018, Prix Bob-Morane 2020 pour la meilleure traduction, Prix Julia-Verlanger 2020 pour la série), il était temps de découvrir cette série et l’audiolivre, avec un peu plus de 5h de lecture, constituait une bonne raison de se laisser tenter.
De quoi ça parle ?
Une équipe scientifique, PréservationAux, est chargée d’étudier les ressources d’une planète lointaine. L’expédition est accompagnée d’une Unité de Sécurité (ou SecUnit en abrégé) mi robot mi humain, destinée à assurer la sécurité Ce que personne ne sait, c’est que cette SecUnit a piraté son module superviseur et préfère suivre des soap-opera plutôt que de remplir sa mission.
La mission prend un tournant dangereux lorsque l’équipe est attaquée par une créature hostile non répertoriée. Il apparaît que des données manquent dans les rapports reçus sur la planète, et que les expéditions concurrentes rencontrent également des problèmes. La base de DeltFall a été dévastée et leurs SecUnits piratées. L’AssaSynth, iel, n’a pas téléchargé la dernière mise à jour contenant le virus et sa discrète émancipation permet de protéger PréservationAux. La situation se complique encore lorsqu’une troisième expédition, ÉquipéedEnfer menace l’équipe.
Addictif
Je comprends pourquoi ce premier tome a reçu autant de prix. Je suis déjà accro pour plusieurs raisons. Le récit est narré à la première personne par AssaSynth, un protagoniste atypique qui combine des réflexes robotiques et les avantages d’une intelligence artificielle avec les désagréments psychologiques humains. Le personnage devient attachant grâce à son cynisme, son humour et son obsession pour les séries télévisées. La structure du récit, avec ses chapitres courts, maintient une tension constante. La lecture par Thibaut Delmotte, excellente, accompagne la fluidité du texte.
Sous couvert d’action, la novella explore des questions cruciales : la conscience et le libre arbitre d’un androïde, les interactions entre humains et androïdes, ainsi que les implications éthiques de ces relations. Elle invite également à réfléchir sur les concepts de liberté, de contrôle et sur ce qui définit réellement l’humanité.
En résumé, ce premier tome est vraiment excellent, avec un mélange d’action et de la réflexion porté par des personnages bien construits
Un extrait
Cela faisait un moment que nous étions partis ; Mensah pilotait, secondée par Pin-Lee. Ratthi a fait pivoter son siège vers moi. « On a entendu dire que… Enfin, on nous a laissés entendre que les “Unités robotiques humanoïdes” étaient… en partie fabriquées à base de tissu cloné. »
Sur mes gardes, j’ai mis mon épisode en pause. Je n’aimais pas la tournure que ça risquait de prendre. Toutes les informations à ce sujet se trouvent dans la base de connaissances publique. Sans oublier que la brochure fournie par la compagnie décrit en détail les types d’unités au catalogue. Ce qu’un scientifique comme Ratthi ne pouvait ignorer. Il n’était pas du genre à poser des questions dont les réponses se trouvaient en ligne. « C’est vrai, ai-je répondu sur un ton aussi neutre qu’à l’ordinaire.
— Mais… » Il semblait troublé. « Tu as clairement des sentiments… »
J’ai tressailli. Je n’ai pas pu m’en empêcher.
Overse, plongée dans son analyse de données recueillies en expédition, a levé la tête, les sourcils froncés. « Ratthi, qu’est-ce que tu fabriques ?
— Je sais que Mensah nous l’a interdit, mais… tu as vu ça, non ? » a-t-il répondu, penaud, en me désignant.
Overse a retiré son interface. « Tu vois bien que tu l’incommodes, a-t-elle grondé entre ses dents serrées.
— Justement ! a-t-il insisté, frustré. Cette pratique est absolument répugnante ; c’est horrible, c’est… de l’esclavage ! Si, ça, c’est une machine, alors Gurathin est…
— Parce que tu crois qu’iel ne le sait pas, peut-être ? » a rétorqué Overse, exaspérée.
Lire les avis de 233°C, Lorhkan, Les Lectures du Maki, Vert, Chut Maman Lit, Impromptu, Pages pluvieuses, Les lectures de Shaya, Les critiques de Yuyine, Herbefol.
Challenge Summer Star Wars – Ahsoka
Ah, super ! Je suis très contente de voir revenir mon chouchou Assasynth dans le paysage bloguesque !
Merci pour cette chronique ! ( Et merci pour le lien vers mon blog zombifié)
Mais tout le plaisir était pour moi (cette série fait un bien fou)
Oui, j’ai tendance à la relire depuis ma première lecture. C’est tellement… Je sais pas. Positif, sans une once de guimauve, peut-être.
Gentiment insolent je dirais 🙂
Après avoir regardé tout « The Mentalist » en si peu de temps, c’était le personnage parfait à rencontrer. ^^
Ah mais oui, merci, je n’avais pas fait le rapprochement. J’aime beaucoup ce genre de personnage en fait. Je pense que je vais lire aussi Le Démon de Maitre Prosper dans la foulée, tiens. Si tu as d’autres idées, n’hésite pas Baroona.
Merci du rappel, je vais peut-être prendre le tome que je n’ai pas lu pour les vacances
Alors bonnes vacances et peut-être bonne lecture de vacances ! 🙂