Trepalium – Antares Bassis et Sophie Hiet – réalisée par Vincent Lannoo

 TrepaliumTrepalium

D’Antares Bassis et Sophie Hiet

Réalisée par Vincent Lannoo

Avec Léonie Simaga, Pierre Deladonchamps, Ronit Elkabetz et Charles Berling.

Synopsis
Dans un futur proche, dans une société où 80% de la population est sans emploi, une jeune femme, Izia, tente de survivre. Elle est née dans « la Zone », du mauvais côté du Mur, un Mur qui a été dressé pour séparer les Zonards des 20% d’Actifs de la Ville.
Au fil du temps, les tensions se sont accentuées entre les deux territoires : une rébellion est née parmi certains chômeurs. Les Activistes multiplient les actes de sabotage et de pression, et l’équilibre entre la Ville et la Zone se fragilise. Le Gouvernement décide alors de mettre en place la mesure des « Emplois Solidaires » pour calmer la situation : 10.000 habitants de la Zone vont être sélectionnés pour travailler dans la Ville.

Mon avis
Trepalium est une déformation du mot latin tripalium qui a donné en français le mot travail. Un tripalium, si Wikipédia ne dit pas de connerie (j’ai la flemme d’ouvrir un dictionnaire), est un Instrument d’immobilisation et de torture à trois pieux utilisé par les Romains pour punir les esclaves rebelles. Le travail, une punition et une torture ? Et son absence alors ?
Trepalium, série d’anticipation dystopique de 6 épisodes de 50 minutes, se révèle anxiogène au possible, cristallisant nos peurs : celle du chômage, celle de la pauvreté, celle de la défaillance pour les salariés. Décors de béton que ce soit en ville (avec l’impression que les urbains ont leur bureaux installés dans des  des parkings souterrains) ou dans la zone, tenues uniformes des salariés de la ville, petite vie étriquée et standardisée jusqu’à la mort, exigence de performance absolue et permanente, pression de la réussite dès le plus jeune âge pour éviter de passer de l’autre côté du mur et de se retrouver avec les pauvres Zonards, état totalitaire, policier, très administré par un pouvoir central non démocratique… Visuellement le résultat se révèle assez glaçant.
Mais certains défauts me paraissent rédhibitoires. La série manque de cohérence interne : si l’on peut accepter le modèle économique de la ville des actifs (et encore), impossible de croire une seule seconde à celui qui prévaut dans la Zone (et que les deux fonctionnent ensemble paraît encore plus improbable). Trepalium se révèle aussi très fourre-tout : elle mêle thriller politique, intrigue sentimentale cousue de fil blanc, drames familiaux, critique sociale au travers d’un trop grand nombre de personnages qui peinent à exister pour certains. Les thématiques ne sont pas assez creusées et, malgré cela, Trepalium a un goût de déjà vu, de déjà lu et de déjà défriché. Pour un fan de SF, c’est assez frustrant. D’autant qu’il faut survivre au rythme ultra lent, au ton monocorde des acteurs et à leur gestuelle figée (à la seule exception de Charles Berling, ce qui le rend bien plus crédible, sur le peu de scènes dans lesquelles il apparaît, que la totalité des autres acteurs). Mais quid des néophytes ? Ceux qui ont découvert la SF – pardon l’anticipation, restons sérieux enfin – avec Reals humans par exemple ? Trepalium leur plaira probablement tout autant. Et ce n’est déjà pas si mal, quand on voit le désert des productions de SF en France.

challenge dystopieChallenge Dystopie de Val

Cet article a 8 commentaires

  1. shaya

    La thématique m’intéresse mais je ne suis pas sûre que la série me plaise…. Il va falloir que je teste un épisode pour voir si c’est regardable pour moi ou pas 🙂

  2. Vert

    C’est clair que la série n’est pas parfaite mais faut soutenir ce genre d’initiative. Et l’esthétique était plutôt réussie.

    1. Lhisbei

      Mais la série est soporifique. Typique d’une conception française : le spectateur n’a pas à lutter contre le sommeil au prétexte que le sujet sérieux est traité avec sérieux, lourdeur …

  3. Val

    De mon côté, je n’ai pas du tout accroché à l’atmosphère de cette série. Elle m’a laissée de marbre tout comme le jeu des acteurs.

    1. Lhisbei

      Je comprends. Je me suis forcée à la regarder jusqu’au bout (elle reste soporifique et la musique n’aide en rien à garder les yeux ouverts)

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