First Man – le premier homme sur la Lune
Réalisé par Damien Chazelle
Avec Ryan Gosling, Claire Foy, Jason Clarke, Kyle Chandler, Corey Stoll, Ciarán Hinds, Patrick Fugit, Lukas Haas…
Synopsis
Pilote jugé « un peu distrait » par ses supérieurs en 1961, Neil Armstrong sera, le 21 juillet 1969, le premier homme à marcher sur la lune. Durant huit ans, il subit un entraînement de plus en plus difficile, assumant courageusement tous les risques d’un voyage vers l’inconnu total. Meurtri par des épreuves personnelles qui laissent des traces indélébiles, Armstrong tente d’être un mari aimant auprès d’une femme qui l’avait épousé en espérant une vie normale.
Mon avis
First Man – le premier homme sur la Lune est tiré de la biographie écrite par James R. Hansen (Le premier homme : à la découverte de Neil Armstrong). Hansen a mis deux ans à convaincre le très secret Neil Armstrong d’accepter qu’il écrive sa biographie officielle (donc approuvée par Neil Armstrong). Et c’est cette biographie qui se retrouve adaptée à l’écran par Damien Chazelle. James R. Hansen est coproducteur du film, ce qui assure une transposition fidèle. Et le le film est adoubé par la famille de l’astronaute. On pourrait imaginer que l’adaptation d’un biographie officielle dans un film co-produit par le biographe officiel se révèle un peu lisse. C’est effectivement le cas, mais cela assure aussi que l’histoire de la conquête de la Lune est aussi fidèle à la réalité. Et Neil Armstrong n’y est pas dépeint sous un jour très favorable : il n’est pas « embelli ». L’astronaute, obnubilé par le travail, concentré sur ses missions, était connu ne pas exprimer ses émotions, pour être distant avec ses proches et marqué par la mort à deux ans et demi, de sa fille. Pas facile de vivre avec ou d’être proche d’un homme aussi lointain. Le spectateur développe beaucoup plus d’empathie pour son épouse, qui le soutient, malgré son envie d’avoir une vie plus conventionnelle et qui finit par le mettre face à ses responsabilités notamment dans l’éducation de ses enfants. Le jeu des acteurs est impeccable et Claire Foy crève l’écran. Le jeu de Ryan Gosling convient parfaitement au personnage dépeint (il sourit parfois, si si)
Armstrong était aussi réputé pour son sang froid, qualité qui lui a sauvé la vie à deux reprises au moins et pour ses capacités à analyser les accidents dont il a été victime et de proposer des solutions techniques sans colère. Un atout pour la NASA lorsqu’elle le recrute et lui confie progressivement plus de responsabilité dans les missions auxquelles il participe.
Le film nous montre les missions Gemini et Apollo dans toute leur splendeur : la difficulté de l’entraînement n’est rien face à l’absence de sécurité et au risque de mourir en mission (sans même parfois avoir décollé). La conquête spatiale se résumait à envoyer des types dans des boites de conserve volantes, grinçantes et prêtes à s’enflammer à la moindre étincelle, dotées de ceintures de sécurité qu’on réparait avec un couteau suisse. Il évoque très rapidement les manifestations contre le programme spatial : après tout les millions de dollars dépensés auraient pu être mieux utilisés, non ?
La réalisation, le travail sur l’image et le son (ou son absence ou encore les passages où les seuls sons perçus sont les voix des collègues dans le casque) permettent une immersion totale du spectateur. Si vous êtes claustrophobe, on peut parier qu’après visionnage vous ne voudrez plus devenir astronaute. Du côté des décideurs, le spectateur perçoit très bien la frustration des pontes de la NASA et des politiques de se faire coiffer au poteau par les Russes dans toutes les missions sauf celle qui permet à Armstrong et Aldrin d’arpenter la surface de la Lune dans un silence impressionnant. Heureusement, le réalisateur nous évite le planter de drapeau américain sur le sol lunaire et nous offre un alunissage magnifique.
First Man – le premier homme sur la Lune n’échappe pas à une forme de classicisme, mais il offre des images magnifiques, une expérience sensorielle intense, et réalise le portrait d’un homme dont l’histoire se confond avec celle de l’Humanité. Des êtres humains ont foulé le sol lunaire et le premier d’entre eux s’appelait Neil Armstrong.
Le film rappelle aussi, en creux, une promesse non tenue : l’humanité a décroché la Lune, mais ce petit pas pour l’homme devait être le premier d’un long chemin que nous n’avons jamais parcouru. On nous a volé les étoiles.
- Lire l’avis de Just A Word.
Cela ne fait que confirmer mon envie de le voir.
Et on continuera d’attendre le premier mauvais film de Damien Chazelle, tant mieux. ^^
Oui 🙂 (il me faut donc rattraper les autres films de Damien Chazelle)
Tu me donnes bien envie d’aller le voir….
Très bon salon à Nantes.
Je pense que tu aimeras (mais qu’on est loin encore de pouvoir rendre le space opera réel) 🙂
Merci (c’était bien, j’espère que tu pourras venir l’année prochaine)
Un peu longuet au début (la faute à un héros pas facile à apprécier) mais la mission en elle-même, j’en ai encore des frissons et des étoiles plein les yeux *_*
Pourtant la scène d’ouverture pose une tension qui nous fait plonger immédiatement dans le film (mais oui, difficile d’apprécier Armstrong tant il est distant)
Il faut vraiment que je vois ce film. Par contre, le côté claustrophobie dont tu parles me fait espérer que la claustrophobe que je suis ne sera pas mal à l’aise devant le film !
Certaines scènes m’ont mise mal à l’aise (on sent que leur vie ne tient pas à grand chose)
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