De Robert Merjagnan
Folio SF – 390 pages
Je n’aime pas beaucoup les trilogies. J’aime encore moins les trilogies cachées, comme celle-ci… Pourquoi cachée ? Parce qu’une suite existe (Treis, altitude zéro). Parce qu’un troisième opus est prévu (en cours de rédaction ?). Et surtout parce que ce premier opus a une fin très ouverte, trop ouverte pour un one-shot. Mais ce que je supporte encore moins c’est quand je tombe sous le charme d’une trilogie cachée. Je ne peux même pas m’indigner ou râler sauf à faire preuve d’une évidente mauvaise foi. Et pour être tout à fait honnête, après lecture des Tours de Samarante et de Treis, altitude zéro je peux sans honte avouer que je suis une captive consentante (pour la lecture du troisième volet s’entend) et que j’attends cette suite, qui, je l’espère, ne tardera pas trop à pointer le bout de ses pages.
Bienvenue à Samarante, donc, dans un monde post-apocalyptique, sur une Terre ravagée par les guerres climatiques. Tout autour il n’y a rien. Rien que l’étendue désertique de l’Aliène, hostile à l’homme, même si des tribus nomades y survivent. Oshagan, qui a fui Samarante lors du massacre de sa puissante famille, y a trouvé un refuge. Mais il est temps pour lui de rejoindre là cité et de venger les siens. A Samarante même, Triple-A, garçon de la faille, des bas-fonds, rêve d’escalader les tours et Cinabre, une préfigurée, une empathe, déjoue de peu un piège mortel. Trois histoires de vie, trois destins dont deux se croiseront dans ce tome, pour mettre en place les pièces d’un puzzle que l’on pressent colossal.
Je ne peux pas m’empêcher de faire le parallèle avec Perdido Street Station de China Miéville. Dans l’écriture foisonnante, le style parfois alambiqué d’abord. Mais surtout parce que, comme la ville de Nouvelle-Crobuzon est le personnage central du roman de China Miéville, Samarante et ses mystérieuses tours sont l’axe central, la colonne vertébrale du roman de Norbert Merjagnan. Avec Triple-A, le lecteur découvre la ville, sous différents aspects, sous divers angles mais toujours de manière vertigineuse. Pour autant mon ressenti est diamétralement opposé. Même si la ville compte ses monstres technologiques et sa corruption, elle n’est pas aussi repoussante, aussi malsaine que Nouvelle-Crobuzon. Au contraire c’est avec plaisir que je me suis un peu perdue dans ses rues et ruelles. Et j’ai adhéré à l’univers proposé par l’auteur, univers que l’on sent riche et capable d’accueillir plusieurs tomes.
Grande lectrice de poche pendant longtemps, je crois que je me suis habituée aux grands formats (mon porte-monnaie aussi) et à leur qualité d’impression. Ici j’avais en main un poche un peu cheap. Je ne sais pas ce que l’imprimeur a fait avec son encre (baveuse) mais certaines parties des phrases (voire certaines pages entières) ont l’air imprimées en caractère gras. A la longue c’est pénible, assez pour être remarqué (et une partie du lexique est affreux à lire à cause de ce phénomène) et signalé ici.
Nous sommes d’accord sur celui-ci []
Moi non plus, je n’aime pas bien les trilogies… J’ai été assez dérouté par le premier tome et beaucoup mieux convaincu par le deuxième. C’est clair qu’il y a un sacré univers là-dedans…
Pas d’accord en ce qui me concerne, il m’a fallu lire Treis, Altitude zéro pour que j’accroche.
Les Tours de Samarante était trop frustrant.
@ Gromovar : ce n’est pas la première fois (ni la dernière j’espère ) @ Anudar : moi c’est le contraire j’ai préféré le premier au second ^^. j’aimerai voir ce qu’il adviendra dans le 3.
@ Efelle : c’est sûr qu’il est plus lent (mise en place du puzzle univers) que Treis. Mais Treis est plus prévisible (enfin pour moi la surprise finale n’en a pas été une – les indices étaient sacrément visibles)
A la sortie du tome 2, je me demande pourquoi je n’ai pas lu le premier… tout ça a l’ai bien tentant, surtout le parallèle avec Nouvelle Crobuzon (il faudrait aussi que je me replonge dans cet univers-là).
Pas apprécié, revendu dans la foulée. [Oui] Je suis en train de lire Banks (une forme de guerre). NicK.
Ha, je l’ai en rayon. Je vais me le sortir pour le challenge Fins du Monde aussi alors. Je te rejoins sur le côté cheap que peut revêtir parfois Folio SF. Autant ils ont une très bonne qualité quand aux titres sélectionnés… par contre pour ce qui est de la couverture et du reste, c’est parfois fait au plus cheap. Dommage.