De George R.R. Martin
ActuSF – 196 pages
On le sait (ou pas), je ne ne suis pas une grande fan de G.R.R. Martin. Je n’ai jamais accroché à sa saga fleuve du Trône de Fer. A vrai dire, je n’ai pas dépassé la page 80 : trop de personnages, trop de descriptions, pas assez d’action. Comme j’avais investi dans les trois premiers tomes de la saga, je m’en suis débarrassée (et quand on sait à quel point je suis possessive avec mes livres…). Ils ne sont pas allés loin puisqu’ils ont rejoint la bibliothèque du collectionneur de la maison (à savoir M. Lhisbei pour ceux qui ne suivent pas, j’en vois, là-bas tout au fond). Comme il ne faut jamais rester sur un échec, et que le Summer Star Wars de M. Lhisbei, m’en donnait l’occasion, j’ai retenté l’essai avec Le Volcryn, qui lui est nettement mieux passé malgré un début laborieux. Pour Skin Trade, Nick n’a pas eu à insister beaucoup pour m’obliger à le lire… Cette fois, pas de début laborieux puisque Skin Trade nous plonge immédiatement dans l’histoire et plante le décor en peu de mot mais avec une redoutable efficacité. Pas d’introduction pesante des personnages : nous faisons tout de suite connaissance avec Willie Flambeaux, agent de recouvrement et lycanthrope de son état, le soir du meurtre sanglant d’une de ses amies. Willie charge son amie Randi Wade, détective privé, d’enquêter sur cette sale affaire.
Le talent de George R.R. Martin, ici, n’est pas tant de réussir, sur un si court roman, à faire durer le suspens policier jusqu’à la dernière ligne mais bien de dépeindre un monde en déliquescence, une ville et sa lente décrépitude, avec ses élites en pleine dégénérescence. L’histoire en elle-même “fout les jetons” par la tension et la mort que les personnages sentent planer, et par la pointe d’horreur qui affleure aux moments clés. Et, j’ai parfois été obligée de reposer le livre pour me débarrasser du frisson qui me parcourait l’échine (tout en regardant derrière mon épaule au cas où). La dernière fois que j’ai ressenti ça c’était avec Misery de King (le côté fantastique en moins). Autant dire que Skin Trade est une réussite des premiers jusqu’aux derniers mots.
« Le seul éclairage provenait d’une petite lampe de chevet. Le photographe de la police se déplaçait dans la pièce, prenant des clichés de la chose rouge et tourmentée étendue sur le lit. La lumière de flash forçait les ombres à bondir et à se tordre, et l’estomac de Randi fit de même. L’odeur de sang était obsédante. Elle se souvint des étés d’autrefois, des chaudes journées de juillet, quand le vent soufflait du sud et que la puanteur de l’abattoir se répandait sur la ville. Mais là, c’était mille fois pire. »
Au roman s’ajoute une préface d’Emmanuel Chastellière et un dossier présentant l’auteur, ses oeuvres (avec une focale sur le Trône de Fer). Et il faut signaler la couverture d’Andy Brase qui met assez mal-à-l’aise et sert parfaitement le roman.
- World Fantasy Award 1989
- Lecture commune avec Nick, Tigger Lilly et Cachou
- Lire les avis de Gromovar, Mythologica, Yossarian, Yozone, Temps de livres, SFU, La bibliothèque orbitale, Elbakin, Snow, Célindanaé, Xapur.
Oh, zut, j’ai oublié de parler du dossier à la fin, chose appréciable je trouve, petit plus très intéressant.
Pendant une page, une page et demi, j’ai cru qu’on allait avoir affaire à une histoire de détective homo (ce qui aurait été original pour une fois) et puis non, Randi était une fille en fait. Je me demande encore si c’était fait à dessein ou pas du tout.
Par contre, je dois bien avouer que pas de frissons pour moi…
Mmmh, le pire c’est que … fermer la porte à clé ne sert à rien. Mouhahahaha !
Pardon [:s]
Bonne nuit [heuu hum]
Bref donc tout à fait d’accord sauf sur le côté effrayant. Enfin… comment dire … Je ne l’ai pas pris comme un livre d’horreur, même si en effet il y a quelques signes. Donc les passages un peu trash sont passés assez facilement. Sauf ptètre [spoiler semi voilé] celui où le trucmuche rentre dans la chambre de bidule. C’est que j’ai eu peur pour lui :'(
(merde mon commentaire précédent a disparu. Grrr.)
“à savoir M. Lhisbei pour ceux qui ne suivent pas, j’en vois, là-bas tout au fond”
Moi je ne suivais pas. Je ne recommencerais pas. Promis. [heuu hum]
“Pour Skin Trade, Nick n’a pas eu à insister beaucoup pour m’obliger à le lire.”
Encore heureux. Tu vas bientôt me faire passer pour un tortionnaire.
“Et, j’ai parfois été obligée de reposer le livre pour me débarrasser du frisson qui me parcourait l’échine”
Moi j’ai eu plutôt envie de continuer la lecture jusqu’à la conclusion finale (qui m’a un peu déçu du coup).
Super chronique.
@ Cachou : je me suis demandée aussi au début @ Tigger Lilly : ce passage-là je l’ai lu le soir avant d’aller dormir … et j’avoue que j’ai mis du temps avant d’arriver à fermer les yeux :p
(je suis hypersensible je crois) @ Nick : tu es un tortionnaire comme tous les fans (remember [I]Misery[/I]) [heuu hum]
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