Les disparus de Shangri-La – Mitchell Zuckoff

Les disparus de Shangri-La

De Mitchell Zuckoff

Flammarion – 384 pages

Avis de Bertrand Campeis

Je dois avouer que ce livre m’a laissé perplexe.

Posons le contexte : En mai 1945, un DC-3, avec 25 militaires américains à son bord, survolant une vallée perdue en Nouvelle-Guinée, s’y écrase. Seuls 3 survivants en émergent, perdus dans une jungle hostile et inconnue, cernée par des tribus qu’on prétend cannibales, blessés, comment vont-ils faire pour survivre ? C’est l’histoire de l’opération de sauvetage et de sa médiatisation que raconte ce livre.

Egarés dans la vallée infernale

Le livre commence en nous parlant de la Nouvelle-Guinée, en 1945 et avant : petite île dans le Pacifique, celle-ci était encore largement inexplorée. Une base américaine était située sur la côte, avec pas mal de volontaires féminins, travaillant pour l’administration et pour l’armée de l’air.

Vu qu’on s’y ennuie ferme, et qu’on ne peut guère accéder à une gigantesque vallée par voie terrestre, des pilotes, ayant survolé celle-ci par voie aérienne et l’ayant baptisée par dérision Shangri-La (par rapport au film Horizons perdus de Frank Capra) s’amusèrent en créant un faux club de voyage, vous permettant de contempler les tribus d’indigènes barbares et cannibales vivant dans cette vallée hors du temps.

Un vol de routine est programmé et suite à une erreur de pilotage, l’avion se crashe dans la vallée, seul deux hommes et une femme survivront à l’accident, gravement brûlés, ceux-ci se demandent comment l’armée va se rendre comte de leur survie et venir les sauver alors qu’aucun avion ne peut se poser vu le gabarit de la vallée. Plus grave encore : leurs blessures sont infectées, faute de soins rapides, ils risquent de passer rapidement l’arme à gauche. Et comment les indigènes vont-ils se comporter avec eux ?

Le Héros s’appelle U.S Army

Là où le livre fait très fort c’est en nous montrant à quel point l’organisation militaire était capable, tout en menant une guerre, de chercher une solution à un problème assez particulier : recherche des survivants, localisation dans la jungle, parachutage de vivres, de médicaments, de médecins, puis d’une compagnie de paras, recherche et mise en place d’un plan pour évacuer l’ensemble des personnes. Que ce soit en nous présentant les différentes personnes impliqués dans cette affaire, en montrant le retentissement médiatique qu’elle a eu aux Etats-Unis, en nous présentant les tribus indigènes et leur mode de vie (et de guerre) particulier, et en terminant sur l’après : qu’ont-ils fait après ?

Ce livre est une ode à une institution et j’irai même plus loin à l’American Way of Life.

Pourquoi : tout simplement parce qu’il est écrit pour des américains, histoire de leur montrer que même dans la pire des situations, l’armée américaine, et donc l’état, fera quelque chose pour vous. Gloria Alléluia !

L’idée de traduire cette œuvre m’apparaît donc curieuse, d’autant plus que le style, très journalistique, peut faire bailler par moment… Si mon avis peut paraître dur, c’est tout simplement que j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce livre, peut-être que d’autres lecteurs y arriveront et reviendront ravis de leur périple à Shangri-La, je le leur souhaite.

Avis de Bertrand Campeis

Cet article a 4 commentaires

  1. gromovar

    On me l’a proposé en SP, je le sentais pas. Visiblement j’ai bien fait.

  2. Lhisbei

    @ Gromovar : j’ai préféré le faire lire à un historien passionné (et lecteur passionné) pour avoir un avis éclairé . Un grand merci à Bertrand Campeis pour sa critique affutée !

  3. rokdun

    oui, merci pour cette critique !

  4. NicK

    Mais que fait Bob Morane ? [heuu hum]

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