Le Hobbit : un voyage inattendu
Réalisé par Peter Jackson
Avec Ian McKellen, Martin Freeman, Richard Armitage, Ian Holm, Elijah Wood, Hugo Weaving, Cate Blanchett, Christopher Lee, Andy Serkis
Synopsis Allociné
Dans Un voyage inattendu, Bilbon Sacquet cherche à reprendre le Royaume perdu des Nains d’Erebor, conquis par le redoutable dragon Smaug. Alors qu’il croise par hasard la route du magicien Gandalf le Gris, Bilbon rejoint une bande de 13 nains dont le chef n’est autre que le légendaire guerrier Thorin Écu-de-Chêne. Leur périple les conduit au cœur du Pays Sauvage, où ils devront affronter des Gobelins, des Orques, des Ouargues meurtriers, des Araignées géantes, des Métamorphes et des Sorciers…
Bien qu’ils se destinent à mettre le cap sur l’Est et les terres désertiques du Mont Solitaire, ils doivent d’abord échapper aux tunnels des Gobelins, où Bilbon rencontre la créature qui changera à jamais le cours de sa vie : Gollum.
C’est là qu’avec Gollum, sur les rives d’un lac souterrain, le modeste Bilbon Sacquet non seulement se surprend à faire preuve d’un courage et d’une intelligence inattendus, mais parvient à mettre la main sur le “précieux” anneau de Gollum qui recèle des pouvoirs cachés… Ce simple anneau d’or est lié au sort de la Terre du Milieu, sans que Bilbon s’en doute encore…
Mon avis
Parfois il vaut mieux laisser passer du temps entre la lecture d’un roman et la vision de son adaptation ciné. Ce que je n’ai pas fait puisque je tenais à lire le roman avant de voir le film et que ma lecture de Bilbo le hobbit, pour le coup, est récente. La comparaison entre les deux oeuvres, est donc inévitable avec le risque de ne pas être à l’avantage du film. J’avais bien aimé les films tirés du Seigneur des Anneaux réalisé par Peter Jackson. J’en avais pris plein les mirettes et j’avais retrouvé l’ambiance oppressante du roman. Avec ce Hobbit, pas de dépaysement : j’ai retrouvé les paysages époustouflants de la Comté (avec une subite envie de prendre un billet d’avion pour la Nouvelle Zélande), les décors travaillés, les costumes plus que bien faits et certaines scènes visuellement impressionnantes (comme la bataille des géants ou le sauvetage de nos protagonistes par les aigles). J’ai eu “la chance” de le voir en 3D (avec les lunettes qui ont scié mon nez au bout de 2h) avec la nouvelle technologie qui permet d’avoir 48 images par seconde. Le rendu est plus fluide mais m’a donné l’impression que le film était projeté en accéléré pendant les 20 premières minutes. J’ai senti poindre un début de mal de crâne mais il s’est dissipé rapidement. Les effets spéciaux sont de bonne qualité sauf dans la scène de fuite du repaire des Gobelins, trop tirée par les cheveux pour convaincre. Une mention spéciale pour ce que j’estime être la meilleure scène du film : le face-à-face Bilbo/Gollum. En plus de l’ambivalence du jeu des acteurs et de l’angoisse sous-jacente, elle colle parfaitement au livre.
Comme l’adaptation se fait en trois volets, je m’inquiétais de l’allongement, des rajouts et j’avais peur des longueurs. Je craignais que Peter Jackson n’avance pas vite dans la narration ou digresse à tout va. Sur ce point je suis sortie rassurée de la projection. Malgré l’ajout de certaines scènes l’adaptation reste fidèle à l’histoire présentée dans le roman. Peter Jackson prend le temps de s’attarder sur certaines scènes peu décrites dans le roman. Les scènes ajoutées s’intègrent bien y compris le prologue qui fait le lien entre Bilbo et Le Seigneur des Anneaux. Du côté des ratés du film, il faut signaler la scène du conseil chez Elrond. Les dialogues sont d’une pauvreté consternante et les acteurs n’ont guère l’air convaincus. Les chants, qui parsèment le film comme ils parsèment le roman, rendent, eux, très bien et m’ont séduite. A présent, je me demande ce que Peter Jackson va mettre dans son troisième film parce qu’il a avancé à un bon rythme sur ce premier volet. Le film dure 2h45 mais elles ont filé vite, sans ennui. Du côté des acteurs, ils sont impeccables dans leur caractérisation et dans leur jeu. C’est un plaisir de retrouver ceux que l’on a déjà côtoyé dans Le Seigneur des Anneaux et de découvrir Radagast (même s’il frôle parfois le ridicule), Bilbo et les 13 nains.
Pourtant, ce film m’a laissé un arrière-goût un tantinet désagréable. Pourquoi ? Premier point : le ton du livre n’est pas respecté. Bilbo c’est léger. Les dangers existent mais on sait très bien que Bilbo et sa troupe vont s’en tirer sans égratignures. C’est un des contrats passés avec le lecteur par papy Tolkien. On fait peur aux enfants mais on reste dans un cadre douillet et il ne peut rien arriver de mal à notre valeureux petit hobbit. Le film n’a pas cette légèreté : le film ressemble un peu trop au Seigneur des Anneaux et pas assez à Biblo le hobbit. A part peut-être dans le face-à-face avec Gollum et la fuite de l’antre des Gobelins ou encore les scènes avec Radagast, l’ambiance reste trop pesante et les moments joyeux ne suffisent pas à l’attenuer. Second point : les personnages de Bilbo et de Thorin. Quand on lit un roman, on se l’approprie, on se fait une idée des personnages. Quand on visionne un film, on visionne l’idée que s’est fait un réalisateur de ces personnages. Et parfois ça ne colle pas. J’ai en tête un Bilbo bien plus peureux, bien plus gamin et bien plus roublard. Dans le film, Bilbo a un accès de courage (très joli mais peu crédible selon ma vision du bonhomme), il manque de roublardise et geint beaucoup moins pour des broutilles (ou parce qu’il a faim). Et ça m’a manqué. Quant à Thorin, je l’ai trouvé trop jeune. Je ne sais pas ce qui a induit cette image en moi à la lecture du roman mais j’avais en tête un personnage plus âgé, plus mûr et aussi plus sanguin. J’attendais donc un acteur à la chevelure et la barbe poivre et sel, plus réactif et au jeu moins intériorisé. Ressemblant un peu moins à Aragorn et un peu plus à Gimli. Comme quoi il vaut toujours mieux oublier un peu le livre avant d’aller voir une adaptation. A la sortie de la projection, j’avais envie de d’apposer l’étiquette : adaptation “librement” inspirée du roman de J.R.R. Tolkien. Le Hobbit se regarde plus comme un prélude au Seigneur des Anneaux.
SI je fais la balance, c’est, malgré tout, une impression positive que je garde de cette séance de ciné. Je serai présente au rendez-vous de l’année prochaine pour la suite, c’est sûr.
- Lire les avis de Elbakin 1 et Elbakin 2, SFU, Yozone, Tigger Lilly, Vert, Lorhkan, Xapur, Anudar, Cachou, Les Vagabonds du rêve, Odieux connard, Bizz et miel,
Astérix mais à condition qu’on parle de la BD (ou des films de Chabat) et pas du dernier film (une daube comme j’en ai rarement vu…) []
nous sommes les Jedis du Grand Ecran na [mdr]
@Tigger Lilly : je comprends. ce n’est pas crédible du tout (et c’est un poil moralisateur aussi)
C’est marrant de faire le tour des blogs, on ne pinaille pas forcément sur les mêmes détails, mais globalement on a tous le même avis, d’un bon film qui rappelle agréablement le Seigneur des Anneaux mais quand même y’a ça et puis ça… C’est un peu comme relire un livre ou revoir un film qu’on adorait enfant, et que tous les défauts nous saute à la figure. Oh on l’aime toujours bien sûr, mais on fait preuve de moins d’indulgence quand même ^^
Pas vu en 3D pour ma part, le coup des 48 images/sec m’intriguait mais je crois que je vais faire l’impasse, pas le courage de le revoir (et 3h de 3D, mes yeux vont saigner avant la fin xD)