De Terry Pratchett & Stephen Baxter
L’Atalante – 384 pages
Voila un roman pour lequel j’ai un ressenti ambivalent et pour lequel j’ai un mal fou à écrire un billet. Ma lecture remonte à assez loin (juillet 2013) mais son souvenir reste très frais, ce qui constitue un bon signe malgré les réserves que j’émets sur ce roman. Les attentes suscitées par la réunion de deux grands noms de la SF et de la Fantasy étaient peut-être trop grandes ? J’attendais un roman vertigineux et drôle, piquant et intelligent, un roman qui allait apporter sa pierre à l’édifice Science-Fiction. Pas obligatoirement un roman révolutionnaire mais un texte qui bouscule. Au lieu de ça, j’ai eu un roman divertissant, amusant, intéressant mais qui balise un peu trop les sentiers largement explorés. Le roman n’a pas à rougir de ce qu’il est pourtant. J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire : bien écrit, bien traduit mais il manque quelque chose dans la forme (son intrigue linéaire ne l’aide pas) et sur le fond pour le faire passer de chouette à excellent.
Tout part d’une pomme de terre. Je suppose que beaucoup d’écoliers ont fait l’expérience scientifique de la pomme de terre transformée en pile. Pratchett et Baxter vont plus loin : leur dispositif à base de pomme de terre devient un passeur entre les mondes, entre des terres parallèle.Un pas vers l’ouest ou l’est et hop ! nous voici sur une nouvelle terre : la Longue Terre. Certains humains se découvrent la faculté de passer sans dispositif, d’autres se révèlent incapable de passer tout court. Bientôt c’est la ruée vers la Longue Terre, nouvelle terre promise, essaimage et colonisation, promesse de repartir de zéro et de rebâtir une civilisation en mieux. Et puis, il y a les curieux qui veulent savoir combien de Terre existent, des explorateurs d’un nouveau genre comme Lobsang, une intelligence artificielle excentrique (si, si ça existe). Lobsang recrute Josué Valienté, un jeune homme naturellement doué de la faculté de passer d’une terre à l’autre. Ensemble, à bord d’un dirigeable, ils passent de mondes en mondes jusqu’à découvrir qu’une menace se profile à l’horizon, si tant est que la longue terre en ait un.
La grande réussite de ce roman tient en trois points. Les personnages, tous bien construits, reflètent bien la diversité de l’humanité (ou pas) dans toute sa splendeur et, parfois, dans toute sa connerie. L’humour sous-jacent et certains dialogues croustillants assiasonnent le roman d’une touche de piquant. Le tout mis en musique par une écriture fine (et que je juge bien traduite). L’écriture à quatre mains leur sied bien, à ces auteurs anglais. Le bat blesse un peu sur l’histoire. L’intigre n’est guère palpitante et avance à un rythme parfois trop indolent, la succesion de mondes visités engendre parfois une forme de monotonie que les dialogues Lobstang/Valienté ne parviennent pas à briser tout à fait. A 100 pages de la fin, j’ai commencé à m’inquiéter : la résolution de l’intrigue semblait encore loin. Je me suis inquiétée pour rien, la fin a su se montrer à la hauteur de mes attentes (même s’il ne s’agit que d’une résolution partielle et qu’elle se trouve un poil précipitée) mais j’ai quand même maudit les auteurs pour leur dernière phrase. Celle-ci ne me donne pas d’autre choix que de lire la suite.
Un extrait
De mon côté j’avais été bien emballé, et j’ai trouvé qu’il y avait une belle alchimie entre ces deux auteurs au style radicalement différent. Ça fonctionne bien quoi !
Et évidemment je plussoie pour la fin, le tome 2 arrive bientôt…
@Lorhkan : oui ça fonctionne bien mais ça fonctionne “juste” bien et c’est limite frustrant. Le tome 2 tombera dans mon escarcelle
La suite arrive : cool !
En voyant ton article j’ai voulu l’emprunter à la bibliothèque, il est emprunté de partout. Je vais attendre encore un peu je crois xD
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