Tim Burton, entretiens avec Mark Salisbury
De Mark Salisbury
Points – 395 pages
J’ai passé Noël avec Tim Burton grâce à ce recueil d’entretiens réalisée par Mark Salisbury, journaliste anglais. Il s’agit d’une compilation de différents entretiens avec Tim Burton et structurée non pas par ordre chronologique de recueil mais par thèmes : après un chapitre sur l’enfance de Burton à Burbank, chaque film a droit à son évocation, de Vincent à Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street. Il y a donc des différences de ton dans les entretiens car, au sein de chaque chapitre, sont compilés des confidences recueillies à des périodes différentes.
Une centaine d’illustrations de Tim Burton parsème cet essai.
Quand j’étais encore ado, je me suis rendu à une convention de comics à San Diego. C’était quelques mois avant la sortie de Superman, et quelqu’un de la Warner Bros était venu présenter le film… Les fans n’en ont fait qu’une bouchée. Ils ne supportaient pas que Clark Kent se transforme en superman près du rebord d’un immeuble. Un type s’est levé et s’est écrié : « je n’irai pas voir votre film et je dirai à toutes les personnes que je côtoie que vous avez détruit la légende », et son intervention a été suivie d’un tonnerre d’applaudissements. Jamais auparavant je ne n’avais été le témoin du déchainement passionnel des fans de comics. C’est épisode qui est resté gravé dans ma mémoire.
Au milieu du tournage, le souvenir de cette visite m’a aidé d’un point de vue émotionnel, car elle confirmait ce que je savais déjà : Dahl était un homme intéressant, fantasque et créatif, soit toutes les qualités que j’appréciais dans ses histoires. Il était ce qu’il écrivait, et c’est pourquoi ses livres sont ce qu’ils sont. On a pas idée du pouvoir des mots lorsqu’ils viennent du cœur même de ce que sont leurs auteurs.
Ces entretiens, illustrés de dessins inédits, nous plongent dans l’intimité du créateur. Film par film, il revient sur toutes les étapes importantes de sa carrière, et nous raconte son enfance à Burbank, ses débuts à Disney, ses relations difficiles avec Hollywood, ses angoisses et ses obsessions… Un livre passionnant pour les amateurs de ses films, qui explore son univers et éclaircit sa démarche cinématographique.
Ensuite, on ne sait pas vraiment quand est sorti ce bouquin. La préface de Johnny Depp parle de l’époque où il n’était que le midinet qui jouait dans 21 jump street. On comprend qu’il a l’a écrit peu de temps après Edward aux mains d’argent. D’autant plus qu’il y a une autre préface de l’acteur à la nouvelle édition ! Et puis pour chaque film (puisque le livre est divisé en chapitre qui correspondent chacun à un film de Burton, sauf le premier qui correspond à ses années d’adolescence), on ne comprend pas très bien si le réalisateur répond aux “questions” peu après ou bien après la sortie dudit film…
Ma lecture « esprit de Noël » : double préface de Johnny Depp et une centaine de dessins de Tim himself. Avec dans la tête une comptine tenace de son adaptation de Coraline
Et c’est quand le lecteur parcourt la filmographie proposée en fin d’ouvrage qu’il se rend compte s’il est fan ou pas de Tim Burton… J’ai vu presque tous ses films.
Le Joker est un personnage fascinant parce qu’il est libre de faire ce qu’il veut. Et il est d’autant plus libre de faire ce qu’il veut qu’il vit en marge de la société, qu’il est considéré comme anormal et un paria. Parce qu’ils sont aussi jugés comme repoussants, le Joker, tout comme Betelgeuse, ont eu une liberté d’action beaucoup plus grande que, disons, Edward aux mains d’argent ou même Pee-Wee. Ils représentent le côté obscur de la liberté. La démence, et c’est assez terrifiant, est la forme la plus absolue de la liberté, parce que tu n’es plus tenu de respecter les codes sociaux.