Voici une nouvelle édition d’un Ciné express, la septième. Au programme : Chappie (vu au ciné), Avengers, l’ère d’Ultron (ciné), The Imitation Game (ciné) et La Belle et la Bête (DVD). Je zappe Divergente (1 et 2, dystopie teenager prévisible de bout en bout), Hunger Games 3 partie 1 (ça traîne en longueur ce truc), Diversion (ce n’est pas de la SF et, en prime, c’est vraiment très mauvais), Mordecaï (une horreur non SF qu’il faut fuir) et Big eyes (parce que ce n’est pas de la SF ; il n’en demeure pas moins que c’est un excellent Burton avec un Christoph Waltz exceptionnel et que je vous le recommande).
Commençons par Chappie de Neill Blomkamp (réalisateur de District 9 et Elysium). Ce film est bourré de défauts : problème de rythme, scènes bancales, scénario prévisible, manque de finesse dans la caractérisation des personnages (qui évoluent bien mais le spectateur a du mal à y croire quand même). La thématique du robot qui accède à la conscience a déjà été traitée et Neill Blomkamp ne révolutionne pas le genre. Du côté des acteurs, Dev Patel est parfait (rattrapez Indian Palace si vous pouvez ), Hugh Jackman réussit à être mauvais (en prime il réussit à paraître plus large que grand : trop de gonflette ça déforme et le short colonial ça enlaidit) et le talent de Sigourney Weaver est sous exploité. Malgré ces défauts, je reste admirative du travail de Neill Blomkamp : une image au rendu hyper réaliste, presque documentaire, une peinture en creux de la société et de l’avenir de l’homme, certaines scènes filmées du ciel qui sont exceptionnelles. Et par dessus tout, ce qui me scotche encore plus, c’est la foi inébranlable qu’il a en l’homme (qui rend sa rédemption possible), en la science, en l’avenir et l’espoir, même ténu, qu’il garde et chérit dans chacun de ses films (même si cet espoir ne concerne qu’une minorité). D’une certaine manière, Neill Blomkamp nous montre un chemin possible. Et rien que pour cela, j’ai aimé Chappie. Lire les avis de Anudar et Escrocgriffe.
Continuons dans du lourd, du très lourd. Avengers, l’ère d’Ultron de Joss Whedon (la suite de Avengers du même réalisateur). Disons le de suite, j’ai largement préféré le premier volet. Ici, ça castagne, ça castagne, ça castagne et nos Avengers sont fades. L’ironie d’Iron Man ? Les questionnements existentiels de Hulk ? La séduction vénéneuse de Black Widow ? Au placard. Place à la baston du super méchant qui aurait du être un super gentil parce que le chemin des enfers est pavé des meilleures intentions du monde (merci, Joss, nous n’étions pas au courant). Le scénario est ultra prévisible même dans ses retournements. J’ai l’air de me plaindre de la baston, mais mieux vaut passer sous silence les dialogues hors baston (j’ai eu parfois envie de leur fermer le clapet – et surtout celui du Captain). Malgré tout, j’ai passé un bon moment quand même (après avoir débranché le cerveau, et le ciné sert aussi à s’abrutir volontairement). Ce genre de film, il faut le voir sur un très grand écran, dans une salle vraiment obscure et avec un son d’enfer et le voir pour ce qu’il est : une débauche de baston à effets spéciaux, bien faite et vite oubliée. Lire les avis de Lorhkan, Xapur, Alias, Vert.
Sortons du cadre de la SF pour nous intéresser à The Imitation Game de Morten Tyldum, un biopic du mathématicien et père de l’informatique Alan Turing avec Benedict (Sherlock hiii) Cumberbatch, Charles (Tywin Lannister, Fantôme de l’opéra, etc) Dance et Mark Strong (mais si vous le connaissez, il est souvent le méchant machiavélique de service), trois acteurs charismatiques. De facture ultra classique dans la réalisation, le film évite de sombrer dans l’ennui par sa narration croisée. Les aller et retour entre trois périodes de la vie d’Alan Turing donnent du rythme au film. Entre une scolarité brillante mais difficile, un travail de décryptage du code de la machine Enigma pendant la Seconde Guerre mondiale harassant et une enquête qui le fera condamner pour homosexualité des années plus tard, le portrait d’Alan Turing qui se dessine est celui d’un génie maudit. Benedict Cumberbatch est époustouflant. Les seconds rôles ne sont pas accessoires, pas même celui de Kheira Knightley qui aborde la place et le rôle de la femme (et qui fait grincer des dents). Dommage qu’on s’éloigne autant de la réalité historique (que c’est romancé tout ça !) pour privilégier le pathos. Lire les avis de Lorhkan et Vert.
Terminons avec La Belle et la Bête de Christophe Gans avec Vincent Cassel, Léa Seydoux, André Dussollier, un film agaçant du début jusqu’à la fin. Le conte y est repris sans être revisité ce qui n’est pas un mal en soi, mais un point de vue différent voire même quelque chose de novateur aurait été bienvenu. Le rendu est, la plupart du temps, moche : une débauche de couleurs et d’effets, qui saturent l’œil au lieu de le charmer. Seule les paysages enneigés ou glacés, immaculés, échappent à l’horreur. Dans le conte, la Bête est un prince maudit : il est transformé en Bête pour que son apparence extérieure reflète la noirceur de son âme. Seul l’amour pourra le libérer. Mais qui tomberait amoureux d’un être aussi repoussant ? Vu le nombre d’années passées sous cette apparence, la Bête a eu le temps d’apprendre la vie et de changer (la rédemption, donc). Et Belle tombe amoureuse de la Bête parce qu’elle voit que derrière cette apparence se trouve un homme généreux etc (non on ne parlera pas de la lecture sexuelle métaphorique et ambigüe, on va rester très premier degré parce que, même ce premier degré, Christophe Gans le foire royalement). Le coup de la beauté intérieure, ce n’est quand même pas sorcier à mettre en scène (toute les comédies romantiques made in USA tirent sur la ficelle). Et bien non. Ici Belle découvre le prince tel qu’il était sous forme humaine, égoïste, idiot, violent et possessif et tombe amoureuse de lui tel qu’il était. Quel scénario ! Du côté des acteurs, Vincent Cassel se montre égal à lui-même (je l’aime plutôt bien), Léa Seydoux a toujours un air un peu étonné ou un peu boudeur (deux expressions pendant 2h c’est un peu juste), André Dussollier est parfait. Il crève l’écran, même si c’est en partie dû au fait que les acteurs incarnant le reste de la famille de Belle – ses sœurs et leurs maris – surjouent atrocement pour les premières ou oublient tout simplement de jouer pour les seconds. Le seul point positif pour moi : Christophe Gans sait filmer les chevaux. En définitive, un film à éviter. L’avis de Strega.
« enedict Cumberbatch est époustouflant »
Fan girl de Benedict Cumberbatch, va ! 😀
Fan d’un excellent acteur (et de Sherlock aussi) ^^ Il n’est pas beau, ni sexy.
« The Imitation Game » est très bon en effet, et pas seulement pour Cumberbatch (même si ce n’est pas loin d’être un argument suffisant). Le seul défaut est comme tu le dis le côté romancé, mais je trouve que ce n’est pas si gênant que ça, c’est pour la bonne cause la plupart du temps (même s’il y avait surement moyen de faire aussi bien, voire mieux, en restant fidèle).
Oui, ce n’est pas un gros défaut mais j’aurais préféré qu’on reste fidèle aux événements 🙂
J’ai hésité pour Chappie vu que j’avais beaucoup aimé District Nine. Faudra que je le rattrape à l’occasion !
Tout à fait rattrapable sur un écran de télé 🙂
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