L’Académie de l’éther, Grand siècle vol. 1 – Johan Heliot

L’Académie de l’éther
Grand siècle vol. 1

De Johan Heliot

Mnémos – 304 pages

Voici la nouvelle trilogie uchronique de Johan Heliot après celle de La Lune, axée steampunk, qui se déroulait entre la fin du 19ème siècle et le début des années 50. Dans Grand Siècle, nous restons en France, mais l’auteur nous envoie au début du règne de Louis XIV. Le jeune monarque est toujours sous la coupe du cardinal Mazarin. Baptiste Rochet, lieutenant de frégate déserteur, lui fournit l’occasion et le moyen de s’émanciper. En plein océan, sur un navire baptisé la Superbe, il a assisté à la chute d’une météorite. Cet objet, très lumineux, n’a pas coulé et a été récupéré par le capitaine. Rochet l’a subtilisé avant de fausser compagnie à l’équipage une fois à quai. Il a rapporté l’objet à Louis XIV qui s’est trouvé subjugué à son tour. Le météore n’est pas un simple caillou. il s’agit en fait de l’unité auxiliaire d’une entité extra-terrestre, une « unité d’exploration conscientisée », qui sillonne l’univers à la recherche d’intelligence. Elle a subit une avarie et cherche un moyen de se faire réparer. Pour cela, il faut que l’humanité accède à l’éther. Le Grand Siècle sera celui des découvertes et des avancées scientifiques sous l’égide de Blaise Pascale et sous l’impulsion du jeune Roi.
En parallèle, nous suivons la destinée de la famille Caron, enfin ce qu’il en reste. La mère est décédée et le père, paysan au bord de la famine, vient de se pendre. Les enfants sont contraints de prendre la route et de rejoindre Paris où ils ont un oncle susceptible de les aider. Le plus âgé, Pierre, manie la cognée comme personne. Jeanne, un peu éduquée, a pris en charge les plus jeunes, Estienne, Marie et Martin, à la mort de leur mère. A Paris, la vie est bien différente, bien plus dangereuse et l’oncle, imprimeur et éditeur, n’a pas spécialement l’envie ni les moyens de subvenir à toute la famille. Pierre quitte sa famille pour de gagner sa vie tandis que Jeanne seconde son oncle.

Ce premier tome pose l’intrigue principale, les complots et les personnages issus de diverses classes sociales. La narration, éclatée sur différents points de vue, permet de bien appréhender les enjeux d’une révolution scientifique avant l’heure des Lumières et ne ménage pas ses surprises. Les ellipses sont bien gérées et le découpage de la temporalité du récit donne du rythme à l’ensemble. Le mélange personnages fictifs et de faits historiques réels fonctionne bien :  Monsieur le frère du Roi, Cyrano, d’Artagnan, Turenne, Pascal, le Grand Condé, l’Homme au Masque de Fer, de la cour de Louis le visionnaire à celle des Miracles. On retrouve des clins d’oeil et des références qui parlent et teintent d’humour le récit. L’objet livre montre aussi une certaine recherche : maquette aérée, police élégante, rabats intérieurs et une superbe illustration de couverture. Rythmé, court, addictif, j’attends la conquête de l’éther avec impatience.

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