Blade Runner 2049 – Denis Villeneuve

Blade Runner 2049

Réalisé par Denis Villeneuve

Avec Ryan Gosling, Harrison Ford, Jared Leto, Ana de Armas, Sylvia Hoeks, Robin Wright, Mackenzie Davis, Dave Bautista, Carla Juri, Lennie James…

Synopsis
En 2049, la société est fragilisée par les nombreuses tensions entre les humains et leurs esclaves créés par bioingénierie. L’officier K est un Blade Runner : il fait partie d’une force d’intervention d’élite chargée de trouver et d’éliminer ceux qui n’obéissent pas aux ordres des humains. Lorsqu’il découvre un secret enfoui depuis longtemps et capable de changer le monde, les plus hautes instances décident que c’est à son tour d’être traqué et éliminé. Son seul espoir est de retrouver Rick Deckard, un ancien Blade Runner qui a disparu depuis des décennies…

Mon avis
Blade Runner 2049 se présente comme la suite de Blade Runner de Ridley Scott sorti en 1982. Il situe son action 30 années plus tard et reprend notamment un des personnages phare : le chasseur de répliquants Deckard (Harrison Ford). Denis Villeneuve respecte profondément l’univers original et lui rend hommage, en permanence, par l’esthétique, les villes tentaculaires, l’ambiance oppressante même dans les grands espaces, les plans, la lumière, la pluie, l’omniprésence de la publicité envahissante, les néons colorés, les décors post-apocalyptiques (un passage dans un Las Vegas aride marquant), le rythme, les références. Pas de trahison, ici, mais une forme de fidélité, une filiation en quelque sorte. L’exercice, un peu vain (Blade Runner se suffit à lui-même), offre une expérience différente et se révèle plutôt réussi. Formellement c’est aussi presque aussi bon que le premier. Visuellement, c’est une tuerie, à voir sur grand écran de préférence.

Au rayon des défauts, le film manque parfois de finesse tant sur les personnages que sur les dialogues ou encore sur la bande son (qui vrille quelquefois inutilement les tympans). Le PDG de la Wallace Corporation, Niander Wallace, se balade en kimono, dans un décor épuré rappelant un jardin japonais et se prend pour Dieu. Dieu est arbitraire. Dieu juge et décide. Dieu parle par métaphore et pontifie à longueur de dialogues. En résumé Dieu est chiant. Et si j’admire la performance artistique de Jared Leto, j’aurais apprécié un peu plus de subtilité dans le propos, sans compter que ses apparitions bavardes ralentissent considérablement un rythme déjà volontairement contemplatif. Même constat pour les personnages d’androïdes qui sont loin de l’ambivalence de ceux de Blade Runner : ils sont trop “monolithiques” (rendez-moi Rutger Hauer !). Joi, le programme informatique personnifié, a pour seul fonction d’être amoureuse de K et de mourir pour humaniser ce dernier (non, mais c’est un peu court, là, non ?).  Même si, oui, sa seule présence ouvre déjà un champ de questionnement science-fictif (conscience, intelligence artificielle, humanité, mortalité etc). J’aurais aimé plus, j’en attendais probablement trop.

En définitive, Blade Runner 2049 reste un excellent film de SF, bien meilleur que ce qui sort sur les écrans depuis quelques années, même s’il reste un cran en deçà de l’original.

Cet article a 4 commentaires

  1. Vert

    Beaucoup aimé pour ma part, certes c’est lent mais pas ennuyeux pour autant, et le propos est un peu plus facile à suivre que sur le premier (forcément c’est un peu moins subtile mais comparé au film de SF moyen c’est super intellectuel :D)

    1. Lhisbei

      C’est sûr que comparé aux Marvel, DC et aux space opera à effets spéciaux, c’est bien meilleur et de loin. Je ne sais toujours pas si j’aime ou pas ce film. Un deuxième visionnage s’impose…

  2. Lorhkan

    Il y a des défauts mais j’ai beaucoup aimé aussi. Oui, Dieu est parfois un peu pontifiant. Sans compter que ses motivations ne sont pas clairement explicitées (même si on se doute que Dieu est un vil capitaliste).
    Mais les questionnements dickiens restent présents, en changeant le paradigme du premier film.
    Et puis bien sûr, visuellement c’est somptueux sans être trop tape-à-l’oeil / numérique.
    Un peu trop long sans doute, mais le contemplatif, quand c’est bien fait comme ici, ce n’est pas si chiant que ça.
    Pour moi, c’est du bon, et on est dans le haut du panier des films de SF.

    1. Lhisbei

      Oui, je suis d’accord (mais j’ai vraiment été agacée par le Wallace et par l’omniprésence de la musique parfois)

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