Ciné express (2)

Vous avez peut-être remarqué que les chroniques cinéma ont – presque – disparu de ce blog. Il y a deux raisons à cela : je vais moins au ciné qu’avant (cool – je fais des économies que je dépense dans les livres – vous constaterez ça avec les entrées en PAL du mois de mars) et ce que je vais voir ne mérite pas toujours une chronique en bonne et due forme. Parce qu’en matière de SFFF, les films sont souvent hollywoodiens et qu’Hollywood fait preuve, avec une constance remarquable, d’un manque total d’inventivité, enchaînant remakes moyens, reboots inutiles et navet en tout genre. Ce qui fait que finalement j’ai beaucoup moins envie de dépenser 8,5 à 10,5 euros (ben oui, le ciné c’est cher et la 3D c’est 2 euros de plus) pour un film au mieux moyen. Pourtant il y a quelques semaines M; Lhisbei et moi avons réinvesti dans une carte de 9 places (tarif plus avantageux) avec la ferme résolution d’égayer nos samedi soirs pluvieux . Nous avons vu quatre films dont trois relevant de nos genres favoris. Tous ne méritent pas une chronique (et pour certains c’est peu de le dire).Il est donc temps d’ouvrir un ciné express. Et si j’ai le courage j’en profiterai pour parler de deux films vus en DVD/Blu Ray.

Underworld : nouvelle ère. J’avais bien aimé le premier volet axé sur une guerre entre les loups-garous et les vampires, sous le nez d’humains aveugles. Le deuxième opus était déjà moins réussi et moins intéressant mais se laissait regarder sans déplaisir ni ennui pour le peu qu’on attende pas un grand moment de cinéma. Le troisième volet était une bouse infâme (d’ailleurs Kate Beckinsdale l’avait senti et s’était crapahutée bien loin) et servait de préquelle. Ce quatrième volet, baptisé une nouvelle ère, pour bien marquer que la coupure avec le troisième je suppose, reprend les ingrédients des deux premiers volets : une guerre entre vampires et lycans, Kate Beckinsdale et le même réalisateur. Dans la chronologie du cycle, l’action se déroule 12 années après Underworld 2. Les humains connaissent l’existence des vampires et des lycans. Sélène et Michael sont les proies des scientifiques et détiennent une clé de l’évolution de leur espèce. Je n’en dirais pas plus sans spolier. Le film est au niveau du deuxième opus : propre dans sa réalisation, honnête, sans « étirement » inutile de la durée du film (1h30) mais sans aucune profondeur. Si vous n’en attendez pas autre chose qu’un film d’action vampirique où ça castagne beaucoup et que vous avez un bel écran plasma et un canapé confortable à la maison, vous pouvez le rattraper. Je précise que nous l’avons vu en 2D celui-là (je sais qu’il existe en 3D).

Ghost Rider : l’esprit de vengeance. Je disais du premier que c’était un film pop-corn et bière, regardable pour les cascades, les motos, la bande-son et les effets spéciaux. Dans ce deuxième volet (deuxième parce que le 3 est prévu pour 2014 – gloups) il n’y a rien à sauver. C’est juste mauvais, très mauvais. C’est à la fois une suite et un reboot parce qu’on ne reprend qu’une partie des éléments du premier opus. Exercice casse-gueule qui donne, dans le meilleur des cas, un film bâtard et, dans le pire, un truc immonde. Ici on ne peut pas faire pire. Le scénario ne mérite pas ce nom là. C’est joué avec les pieds, filmé avec les pieds, traduit avec Google Translate et les effets spéciaux sont cheap… Tout est low-cost de toute façon. Le film a été tourné en Roumanie avec placement produit du groupe Renault – Nissan – Dacia (les courses poursuites Dacia contre Nissan sont bluffantes de nullité). Et là on voit bien le flair des équipes de Carlos Ghosn pour redorer le blason de la marque… A la rigueur on peut sauver les scènes de remplissage – où le Ghost Rider démoniaque frise l’hystérie – et les tableaux narratifs dessinés qui entrecoupent l’histoire. Mais c’est tout. En 2D ou en 3D c’est un film à fuir. Nous avons failli quitter la salle en cours de route, mais nous sommes restés (ce qui m’a permis de connaître trois fous-rire pendant la séance et, à chaque fois à des moments clés du film). Nous avons bien fait puisque, sinon, nous aurions raté le retour de Christophe Lambert (si si !) en prêtre tatoué de la face. Un grand moment de rigolade en somme.

John Carter of Mars. Je n’ai pas lu les romans d’Edgar Rice Burroughs donc je ne peux pas juger de la fidélité de l’adaptation. Je me contenterai de parler du film. Et ça ira vite. Le qualificatif que j’employerai ici est sympa. Les décors sont magnifiques. La 3D bien utilisée (heureusement parce que porter des lunettes pendant 2h20 ça scie un peu l’arête du nez alors autant que ce soit agréable à regarder). L’histoire est basique (je suis un aventurier qui sauve la princesse de Mars – princesse aussi habillée que sur les couvertures de pulps – même si elle est savante – belle et intelligente ? parfaite, donc ?). Les effets spéciaux sont réussis (les machines volantes ont un petit air rétro-futur agréable à l’oeil). Tout cela compense le scénario bateau, le charisme de moule des acteurs principaux, les batailles épiques mais bien trop propres, et les bons sentiments qui dégoulinent du film (sans oublier les jupettes romaines des costumes des soldats du méchant). J’ai passé un bon moment avec un bon blockbuster estampillé « pour toute la famille » et propulsé par Dysney. D’autres avis, plus étayés et constructifs, chez Anudar et Guillaume.

Passons aux Blu-ray dont les chroniques sont en souffrance depuis longtemps. Solomon Kane pour commencer. Décidément Howard n’a pas de chance avec les adaptations de ses romans. Bien avant Conan, c’est Solomon Kane, justicier puritain anglais du 16eme siècle qui prend chair sur les écrans. Une belle brochette d’acteur, un univers sombre, violent et intriguant, gâchés par une réalisation plate, des effets ratés (les scènes de combat ne sont pas regardables sans attraper le mal de mer) et une lumière mal travaillée (on n’y voit goutte en fait). Le pire c’est qu’on sent que l’on disposait des ingrédients propres à faire un bon film : de bons acteurs, un personnage solide et qui change un peu de l’ordinaire, un univers garanti sans édulcorant. Et se retrouver devant un tel ratage n’en est que plus rageant. En tout cas, comme pour Conan, ce film n’a qu’un mérite : celui de donner l’envie de se jeter sur les intégrales de qualité publiées chez Bragelonne…

Kick Ass viendra clore ce ciné express. Ce film et moi sommes partis sur un malentendu. Je m’attendais à autre chose. Une parodie qui me botterait les fesses et qui botterait toutes celles des autres super-héros. Et, comme les échos sur ce films étaient vraiment bons, j’en attendais beaucoup. Trop. J’aurais peut-être du lire les comics avant de voir le film (mais souvent je compare et je suis déçue par les adaptations cinématographiques…). Mea culpa. Je suis donc passée totalement à côté de ce film. Pour résumer j’attendais quelque chose de plus impertinent, acide ou vitriolé. Le film commence sur un ton un peu moqueur mais à la moitié il bascule dans un registre un peu plus classique de super-héros sauvant le monde. Je cherche encore le politiquement incorrect et le bottage de fesses n’est pas venu. Chez d’autres en revanche, la rencontre s’est faite : Cachou et Gizeus par exemple qui en parlent, logiquement, bien mieux que moi.

Cet article a 6 commentaires

  1. Lhisbei

    je suis totalement passée à côté de l’aspect « basculement dans un univers « parallèle » antérieur ». je ne connais pas assez bien Star Trek pour avoir capté. [la tu vois]
    merci de cet éclairage Guillaume[]

  2. yueyin

    Ah ben tiens je suis d’accord avec toi ET avec thom, c’est fête, Champagne )) Je me suis un peu ennuyée à certain moment, et n’avoir pas su utiliser la 3D pour un film pareil c’esdt qiuand même un comble mais gobalement je ne déteste pas, c’est tron quoi

  3. Neph

    Je me souviens encore de la graaaande solitude ressentie au cinéma devant Solomon Kane. Rarement vu quelque chose d’aussi mauvais, c’est la première fois que j’ai envisagé de partir avant la fin. Je crois me souvenir qu’il y avait plein de bourdes en plus, genre des perches pour le son qu’on voit dans un coin de l’image…

  4. Guillaume44

    Pour être en pleine lecture du Cycle de Mars, le scénario de John Carter n’est pas si raté que cela.

  5. Lystig

    [Font col=’#0000F0′:]:tiens, nous aussi, cela fait un moment que nous ne sommes pas allés au cinéma ![/Font]

  6. Cachou

    Tu n’as pas trop de chance au ciné toi dis donc!
    John Carter ne me fait pas envie, surtout qu’il faut le voir en 3D pour finir.
    Ce sera « Hunger Games » pour moi bientôt (enfin, ce week-end je pense). Tu vas aller le voir?

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.