L’élixir ultime
Les Mystères de Larispem T3
De Lucie Pierrat-Pajot
Gallimard Jeunesse – 368 pages
Dernier tome de la Trilogie Les Msytères de Larispem, L’élixir ultime ne peut se lire sans avoir, au préalable, lu les deux premier opus. Et il vaut mieux, avant de lire ce billet, être aussi à jour dans la lecture de la série.
L’univers ne change pas : Larispem reste un Paris alternatif issu de la commune, une Cité-Etat dont l’avance technologique aiguise les appétits. A l’issue des Jeux du siècle, les évènements empirent à nouveau. La Présidente meurt et Nathanaël se retrouve à l’extérieur de Larispem à la recherche de son père après qu’il a appris l’identité de ses parents. Il doit collaborer avec le chef de la sécurité de Larispem alors que ce dernier ne l’apprécie en rien. Liberté, qui a découvert le pouvoir de son sang lors d’une des épreuves des jeux et provoqué la mort d’un concurrent, croupi dans la prison de la Petite Roquette. Carmine met tout en oeuvre pour délivrer son amie. La comtesse Vérité, à présent à la tête des Frères de Sang, poursuit sa conquête du pouvoir et est très proche de trouver la formule d’un élixir qui lui permettra de se passer du sang pour manipuler les gens et les contrôler par la seule pensée.
Dans ce dernier tome, les trois principaux protagonistes sont séparés et le personnage qui focalise l’attention n’est pas l’un des ados mais bien la comtesse Vérité. Pourquoi ? Parce qu’elle est au centre des machinations les plus retorses pour prendre le pouvoir (et l’élixir ultime dont il est question dans le titre du roman fait figure d’arme absolue) et que les intrigues politiques dominent ce tome. Les élites politiques sont inaccessibles aux adolescents et il faudra bien qu’ils se résolvent à trouver de l’aide parmi les adultes s’ils veulent sauver leur monde d’une guerre imminente. Lucie Pierrat-Pajot en profite pour nous faire découvrir Vérité, son histoire, sa personnalité et ses motivations ce qui lui confère un peu plus de couleurs et de profondeur que dans les tomes précédents. La tonalité générale reste sombre, les enjeux écrasants et les périls effrayants. Toutes les intrigues trouvent leur résolution dans ce tome qui conduit le lecteur vers une happy-end un peu prévisible certes, mais qui reste bienvenue tant la noirceur de l’univers écrase parfois. Le rythme, plus lent que dans les tomes précédents, correspond bien aux enjeux dramatiques du récit.
Avec Les Mystères de Larispem, Lucie Pierrat-Pajot propose un univers teinté de steampunk riche et foisonnant, des personnages attachants et une intrigue implacable. Que demander de plus ?
Les deux Français échangèrent un regard.
– Vous voudriez partir en guerre contre le Reich ? s’étonna Saint-Germain. Eh bien, vous ne reculez devant rien, vous !
– C’est un ennemi très coriace, renchérit lentement Eugène. Depuis la dernière guerre, beaucoup de Français ont une solide dent contre les Allemands et une revanche serait séduisante, mais à quel prix ?
– Elevé, comme pour n’importe quelle guerre, mais songez un peu messieurs : Larispem et la France. Nos technologies et vos armées. N’avez-vous pas envie d’écrire quelques pages d’Histoire ?
Les Français ne répondirent pas, mais Vérité pouvait presque voir l’idée se frayer un chemin dans leurs esprits. L’avantage des gens ambitieux, c’était qu’il n’y avait pas à les pousser beaucoup pour qu’ils avancent dans la bonne direction. Il suffisait d’un défi et d’une promesse de gloire.
- De Lucie Pierrat-Pajot sur le RSF Blog : Le sang jamais n’oublie, Les mystères de Larispem T1, Les Jeux du Siècle, Les Mystères de Larispem T2
- Lire les avis des Lectures du Chat Pitre, Les critiques de Yuyine, la Yozone.
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