D’Alastair Reynolds
Le Bélial – 320 pages. Traduction de Pierre-Paul Durastanti.
Silas et le Déméter
Silas Coade est médecin à bord du Déméter, vaisseau d’expédition à la recherche de l’Édifice, une structure énigmatique que Topolsky, le commanditaire, veut explorer. Cette quête est le fil conducteur de l’histoire à travers les époques. Silas semble être pris dans une boucle temporelle, mourant et revenant à différentes époques tout en conservant des souvenirs de ses précédentes incarnations. Au fur et à mesure que le récit progresse, et que les dilemmes moraux assaillent le médecin, son état mental devient de plus en plus incertain. Malgré les changements d’époque et de contexte, certains personnages, comme le Colonel Ramos et Ada Cossile, restent constants tout au long du roman.
Structure narrative complexe
Le roman utilise une structure narrative complexe, bien que très accessible, basée sur la répétition avec des variations spatiales, temporelles et contextuelles d’un même récit avec grande cohérence. Cette structure astucieuse pousse le lecteur à remettre en question la réalité de l’histoire et à explorer ses dimensions cachées. Éversion est construit autour de révélations progressives qu’il est bon de ne pas divulguer pour conserver le plaisir de lecture. Ces révélations, savamment distillées pour maintenir le suspense, dévoilent peu à peu les secrets entourant l’Édifice et la véritable nature de Silas Coade. Ces révélations.
Hommage et références
Le roman mélange différents genres littéraires, passant d’un récit d’aventure maritime à la SF, en passant par le merveilleux scientifique, et même l’horreur cosmique. Le style de l’auteur s’adapte au récit et à chaque période et rend hommage à des œuvres et auteurs emblématiques comme Jules Verne. Le traducteur mérite une mention spéciale pour son travail qui permet une fluidité de lecture (et merci de m’avoir fait découvrir le mot animadversion).
En définitive, Éversion d’Alastair Reynolds est un roman fascinant d’une grande cohérence et empli de surprises. Une lecture indispensable.
Une citation
Un vaisseau, c’est un rêve de murmures.
Pour aller plus loin
- D’Alastair Reynolds sur le RSF Blog : La Terre bleue de nos souvenirs, Les enfants de Poséidon T1, Les Chroniques de Méduse (avec Stephen Baxter)
- Lire les avis de Anudar, Quoi de neuf sur ma pile, Chut Maman Lit, Lorhkan, Cédric Jeanneret, Les lectures du Maki, Le chien critique, Nevertwhere, Les critiques de Yuyine, Le syndrome Quickson, Au pays des cave trolls, L’épaule d’Orion, De l’autre côté des livres, Yossarian – sous les galets, la page…, Le Bibliocosme, Les lectures de Shaya, f6k, Les Blablas de Tachan, Les Chroniques de Feygirl, Albédo, Sometimes a book, Navigatrice de l’imaginaire, Fantastinet et d’autres sur le forum des éditions du Bélial
L’une de mes plus belles lectures de l’année assurément. Et en effet, un très beau travail de traduction ! 🙂
Impressionnant de bout en bout 🙂
Un chouette roman, à la fois très divertissant et en même temps qui ménage pas ses efforts pour rendre crédible chaque partie
Oui. Et il y a une dimension vertigineuse et mise en abyme du travail de narration de l’écrivain
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