De Nathalie Salvi
Griffe d’Encre – 100 pages
Monsieur Théodore n’aime pas faire des vagues. La raison du plus intégré est toujours la meilleure. Alors Monsieur Théodore vit seul sa petite vie tranquille et fade d’employé modèle. Il évite tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à une complication. Il côtoie peu ses semblables sauf dans un bar où il a sa petite routine : avec des habitués tout aussi étroits d’esprits que lui il commente l’actualité et les faits divers sans prendre de position. Monsieur Théodore est un type antipathique, égoïste et misogyne, l’archétype du vieux con qui peste contre tout ce qui bouge ou fait du bruit, contre tout ce qui vit tout simplement. Sa route est toute tracée et il compte bien passer le reste de sa vie à répéter ses gestes quotidiens. Une nuit sa vie bascule, la Brigade de Répression des Abus en Matière d’Être se saisit de lui et l’emmène sans explication. Il va connaître une sortie de route…
Sortie de route est une novella : un texte trop long pour être considéré comme une nouvelle mais trop court pour recevoir le titre de roman. Une centaine de pages qui se lit d’une traite, le souffle court, les tripes retournées jusqu’à une fin qu’on continue d’espérer différente même dans les toutes dernières pages. Impossible de dévoiler le contenu de l’histoire sans en éventer l’effet. L’histoire bouscule, dérange, fascine et dégoûte à la fois. Même si l’évolution du personnage peut parfois sembler céder à la facilité, les questions qu’elle entraîne poussent à réfléchir sur ce qui fait notre l’humanité, le courage d’être soi-même, la lâcheté, la manipulation, la normalité, le bonheur, la société… Le tout servi avec par une plume incisive et directe.
A lire absolument.
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