De Neil Gaiman et Michael Reaves
J’ai Lu – 221 pages
Joey Harker est un jeune lycéen américain on ne peut plus banal : une famille normale, une vie de lycéen classique avec ses frustrations amoureuses (la fille de ses rêves ne sait même pas qu’il existe), ses mauvaises notes et ses brimades. La seule dose d’originalité réside dans son absence absolue et totale de sens de l’orientation. Dans notre monde moderne c’est plus un handicap qu’un atout. Un jour, lors de ce qui pourrait s’apparenter à une course d’orientation, il se perd dans un banc de brouillard et se retrouve dans un monde quasi dentique au nôtre mais dans lequel il est décédé quelques temps auparavant. Joey, sans s’en douter le moins du monde, s’est mis à Marcher – entendez « marcher entre les mondes ». Et voila Joey et ses nouveaux talents embarqués dans la protection de l’Altivers, intégrant une école assez particulière : elle forme une troupe d’élite (dont chaque membre est un Joey issu d’un monde parallèle) chargée de maintenir l’équilibre entre les deux forces se partageant l’Altivers, MAGA et le Binaire. Les mondes de l’empire MAGA sont régis par la magie. Ceux dominés par le Binaire sont technologiquement très évolués. Les deux puissances se font une guerre – sur le très long terme puisque des millions de mondes existent – pour l’hégémonie.
Comme Neil Gaiman et Michael Reaves l’expliquent dans la post-face, au départ Entremonde était un projet de série télévisée – et nous sommes dans les années 90. Le roman est né de la volonté de présenter le concept de manière claire et concise aux décideurs. Manque de bol, aucun producteur n’a mordu à l’hameçon et le projet est resté dans les tiroirs. Jusqu’à sa sortie sous forme de roman en 2007. Entremonde est un roman sympa d’aventure et d’initiation enchaînant rebondissements sur rebondissements avec un rythme soutenu. Du fait même de sa conception, il est « calibré » pour une adaptation et respecte des codes bien précis (sur le rythme, les rebondissements et certains passages obligés « moments d’émotion », « moments héroïques »). Ce qui le rend un tantinet prévisible. Pour autant c’est suffisamment bien fait pour que le lecteur embarque avec Joey et ses « doubles » et les accompagne dans leur combat pour l’équilibre du monde sans s’ennuyer une seconde. Le roman se dévore d’une traite et les courts chapitre passent très vite. Bien qu’il soit publié dans une collection de poche adulte, il s’adresse plus à un public « jeune » – au moins en esprit si ce n’est en âge. Le(s) héros sont des ados, avec des précoccupations d’ados, des réactions d’ados… et une maturité d’ados. L’univers dans lequel Neil Gaiman et Michael Reaves placent leur intrigue n’est pas très original mais foisonne de trouvailles amusantes qui surprennent parfois (et on se dit : bien vu !). Pour résumer ce n’est pas le chef d’oeuvre du siècle mais une lecture diverstissante (et il n’y a pas de honte à cela) pour les petits grands enfants.
Un mot sur la couverture de Diego Tripodi que je trouve parfaitement adaptée au roman (mais je suis plutôt assez fan du travail du monsieur – en tout cas je préfère, et de loin, la couverture du poche à celle de l’édition grand format)
je l’ai noté suite à ton billet sur les couvertures : je suis allée fureter sur le net pour en savoir plus sur ce livre !
Avec d’énormes références à Ambre (obligé !) sans malheureusement en atteindre le niveau.
« Le(s) héros sont des ados, avec des précoccupations d’ados, des réactions d’ados… et une maturité d’ados. » Las ! Je préfère lire des romans adultes.
@ Lystig : normalement les biblios l’ont dans leur secteur jeunesse. @ Nico : c’est un livre qui annonce la couleur : c’était fait pour devenir une série TV @ Nick : moi aussi mais je n dédaigne pas un bon jeunesse de temps à autre. celui-là m’a accompagné dans mes déplacements pro et m’a agréablement vidé l’esprit
Trop Jeunesse pour moi [Papy]
J’ai failli l’acheter l’autre fois, mais je l’avais reposé pour prendre un autre bouquin. Ton article me donne bien envie de le reprendre un jour prochain ^^
C’est loin d’être le meilleur roman de Gaiman, mais je lui porte une certaine affection, j’aime bien l’univers (et on sent qu’ils se sont beaucoup amusés à l’écrire les deux loustics) et la couverture VO est magnifique (désolé c’est une obsession chez moi [heuu hum])
il m’intrigue quand même ce livre (juste que j’ai trop la flemme de le lire en anglais)(et il est à la Bourse, mais la couverture est coupée au cutter à un endroit, ça m’agace, je ne l’achèterai pas).
Reading this makes my decisions easier than taking candy from a baby.