Kafka suite – Laurent Jouannaud

Kafka suite

De Laurent Jouannaud

Pascal Galodé Editions – 272 pages

Franz Kafka est mort de la turberculose en 1924 à l’âge de 41 ans. Ses deux romans emblématiques,

Kafka suite se révèle érudit et solidement documenté. On sent la passion de Laurent Jouannaud pour Kafka : il va même jusqu’à imaginer et écrire le journal de Kafka. Mais le roman pose un certain nombre d’hypothèses sur la vie de Franz Kafka, il parle avant tout d’un romancier réinventant la vie de Kafka. La narration se centre plus sur la démarche intellectuelle et imaginative de Laurent Jouannaud que sur la vie de Kafka romancée telle qu’elle aurait pu être. Kafka suite se révèle plus être un roman mettant en scène un écrivain qui écrit sur son Kafka imaginaire qu’à un Kafka revisité. Malgré son intérêt indéniable, je n’ai pas adhéré à cette démarche narrative et je n’ai pas vraiment apprécié la proximité avec l’auteur voulue par celui-ci. Si vous attendez un narrateur neutre et une biographie romancée, passez votre chemin. Si vous avez envie de cheminer à côté d’un écrivain passionné par son sujet, gommant les barrières avec ce dernier (« Franz Kafka c’est moi maintenant. Cela fait longtemps qu’il m’obsède. Nos vies se ressemblent. »), ouvrant son coeur et mouillant sa chemise pour son Kafka, ce roman est fait pour vous.

Deux courts extraits pour terminer :
« Entre Franz et Louise, c’est un amour d’automne. Ces amours-là ne plantent plus, ne bâtissent plus : elles retapent, rafistolent et rabibochent avec la vie. »
« En allemand, chance et bonheur se disent d’un même mot, Glück. Franz commente amèrement ce qui lui semble une aberration verbale : cette chance ne fera jamais son bonheur ».


Lu pour le Prix ActuSF de l’Uchronie 2013

Cet article a 5 commentaires

  1. Lhisbei

    @Eliza : Bonjour. Merci de ce commentaire. Votre adresse mail indique que vous travaillez pour l’éditeur Pascal Galodé. Votre enthousiasme et votre professionnalisme dans le soutien de vos auteurs fait plaisir à voir.

  2. Gromovar

    Si c’était moi qui avait relayé l’info, vous vous en féliciteriez peut-être moins Eliza. Le monde est donc bien fait.
    ‘evil grin »

  3. Escrocgriffe

    Le postulat du livre est original, même si fatalement on se doute que certaines limites sont infranchissables (cela reste une oeuvre de fiction). Merci pour cet article !

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