D’Olivier Gechter
Céléphaïs – 150 pages
Après L’Ombre du maître espion, le Baron Noir revient pour le deuxième épisode de ses aventures trépidantes. Nous sommes toujours dans un Paris alternatif, en 1864. La révolution industrielle a eu lieu cent ans plus tôt, la Seconde République est présidée par Louis Napoléon Bonaparte. Antoine Lefort, riche héritier d’un empire industriel et justicier en armure la nuit – tel un Batman à vapeur, n’a toujours pas résolu le mystère des oiseaux mécaniques utilisés dans le vol de ses plans aéronautiques. Le soir où il assiste à la première des Misérables à l’opéra, des terroristes font exploser une bombe avant de tenter d’assassiner le président Bonaparte et son épouse. L’intervention du Baron Noir contrarie ce funeste destin. Le Baron Noir se trouve un nouvel ennemi, une catwoman maniant le fouet avec dextérité, Bel Ange, aux ordres d’un mystérieux maître, tandis qu’Antoine Lefort tombe amoureux de la jolie Julie Leboeuf, actrice et ancienne maîtresse de Victor Hugo.
Dans cet opus, Olivier Gechter reprend les ingrédients qui avaient si bien fonctionné dans le premier volet des aventures du Baron Noir : de l’action et des combats épiques en armure, de l’humour (quel empoté ce Lefort quand il tombe amoureux), des clins d’oeil, des traits qui font mouche. Si la novella s’est alourdie d’une quarantaine de pages, il n’en va pas de même pour le rythme qui reste haletant du début jusqu’à la fin. Le format élargi permet aussi aux personnages d’être plus nombreux tout en gardant de l’épaisseur (une pensée pour Louis-Guillaume Perreaux, savant taciturne et lunatique, endossant presque malgré lui le rôle d’un Q James Bondien). D’ailleurs, dans la postface, Olivier Gechter prend le temps de revenir sur le destin réel des personnages qu’il a mis en scène. L’intrigue est un tantinet plus prévisible que pour le premier opus. Le mystère des identités de Bel Ange et de son Maître ne tient pas longtemps mais cela ne gâche en rien le plaisir de lecture.
L’illustration de couverture est à nouveau réalisée par Géraud Soulier et j’apprécie tout particulièrement que ce dernier ne soit pas tombé dans le cliché de la poupée-sexy-à-gros-nibards-avec-un-joli-fouet.
Bel Ange, suite très attendue d’un premier opus réussi, se révèleà la hauteur. Du steampunk intelligent, en dehors des sentiers battus, un univers original (malgré les emprunts), un feuilleton addictif … que demander de plus ? Mis à part un troisième tome, bien entendu.
Vivement la suite !
Un extrait pour terminer
— Hector Berlioz en personne. Ces temps-ci, il n’est pas le bienvenu sous ce toit – le monde de l’opéra est plus truffé d’intrigues que le bureau d’un ministre –, mais Victor Hugo a insisté pour que son vieil ami vienne en personne diriger l’orchestre.
— Le titulaire doit être furieux.
— Leudet ? Probablement. Mais c’est un médiocre, donc qui s’en soucie ? C’est là le malheur de cette glorieuse institution. Pour plaire aux sociétaires qui lui permettent de survivre, il faut être insignifiant et docile.
- D’Olivier Gechter sur le RSFBlog : Le Baron Noir, L’ombre du maître espion
- Écouter l’interview d’Olivier Gechter autour du Baron Noir (par Bertrand Campeis)
- Lire les avis de Jean-Luc Rivera, Vert et de À l’Ombre des Nénuphars.
Lu pour le Prix ActuSF de l’Uchronie 2014
On n’a plus qu’à attendre la suite du coup ^^
@Vert : ouaip. Et que ça va être long encore