La Vindicte du corbeau – Philippe Deniel

La Vindicte du corbeau

De Philippe Deniel

Pulp Factory – 274 pages

Nous sommes en 1815 dans un univers alternatif. Trente-cinq ans auparavant, les Dryades, un peuple d’extra-terrestres végétal ont débarqué sur Terre et proposé une alliance avec Louis XVI. Avec leur aide, il a défait les Anglais et les Prusse, faisant de la France la première puissance du Vieux Monde. Le savoir des Dryades permet aussi de réparer les corps humains ou de modifier les animaux. Quand débute La Vindicte du corbeau, Louis XVI vient juste de mourir et, si la succession est assurée puisque le roi a deux fils, il subsiste un doute sur le choix de celui qui accèdera au trône : Louis-Charles dit le Souffreteux est soutenu par la noblesse alors que Louis-Joseph le Batailleur compte sur le député Danton et le Tiers-État. C’est l’Assemblée qui tranchera. Dans ce climat d’incertitude, Thierry de Chambreuil, capitaine du corps des Mousquetaires Noirs, poursuit sa traque du Furet, un contrebandier aussi célèbre que malin. Il se voit confier la mission de retrouver une cosse (une sorte de clone végétal) disparue de l’ambassadeur Cérès. Il se fera aider par Dame Thalie, dryade mise au ban de son peuple.

La Vindicte du corbeau mêle uchronie, science-fiction et roman de cape et d’épée et le mélange des genres fonctionne plutôt bien. Le peuple des Dryades a été conçu avec soin. Au fil du récit, on croise nombre de personnages historiques connus dans des rôles parfois bien différents de ceux que l’on sait : le ministre du Roi Robespierre, le Premier Général Bonaparte, le député Danton et le Commandeur Lafayette en traitre, de retour du Nouveau Monde, aidé des Hurons dans ses machinations pour faire tomber la royauté. L’intrigue, certes convenue, permet d’enchaîner les péripéties à une vitesse folle, sans temps mort. L’écriture est fluide et efficace. La Vindicte du corbeau, sous des airs de roman pulp, constitue une lecture sympathique (à condition toutefois de faire abstraction des coquilles).

Ici, il n’y a rien que le calme, la beauté et la paix. L’eau ruisselle sur le sol riche de la terre, et elle lui trempe les pieds. Les rayons du soleil baignent la tête, les épaules et les bras qu’elle a tendus devant elle pour mieux profiter de leurs caresses. Les senteurs subtiles des fleurs qui poussent autour d’elle l’enveloppent et elle s’enivre de leur parfum. Cet endroit, c’est son sanctuaire, et elle sait qu’il est par essence limité. Au-delà, il y a ce monde étranger, ces êtres si semblables à des singes avec lesquels il faut faire bonne figure.
La Fille doit servir son père. Il l’a créée dans ce seul but, comme un prolongement de lui-même, comme l’un de ses satellites auquel il a confié un rôle, une mission qu’elle doit remplir. Elle n’existe que pour cela, et un jour elle cessera d’être et elle retournera dans le terreau qui l’a vue naître.
Elle avance parmi les herbes hautes et regarde le grand arbre dont elle a fait son trône. Quand elle s’y assied, elle communie avec son environnement, et elle ne fait plus qu’un avec lui. Il y a des millions d’années de cela, les siens vivaient dans un décor semblable. Et puis, il y eut la désunion et la guerre, et il avait fallu partir au loin.

Lecture #1 Challenge S4F3 saison 4

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