Uchronies sibériennes
Le Trans Alaska sibérien
De Patricia Chichmanova
L’Aléatoire – 124 pages
Mathieu Soliviev, dont les ancêtres étaient des émigrés russes blancs, décide de se rendre en Sibérie sur les pas d’un aventurier du XIXe siècle nommé Loicq de Lobel. Ce dernier, un ingénieur et explorateur aujourd’hui méconnu, avait consacré la dernière partie de sa vie à défendre un projet qui n’a jamais vu le jour : le Trans Alaska sibérien, un train reliant Paris à New-York par voie terrestre, en passant par le détroit de Béring.
Mathieu monte à bord d’un tain en direction d’Irkoutsk et se retrouve finalement à bord du Trans Alaska sibérien. A chaque étape, il tombe dans un monde différent, à une époque passée, à chaque fois plus dramatique. Le cours du temps s’est déréglé et l’histoire s’en trouve changée à chaque escale. Voyageur temporel malgré lui, complétement déphasé, Mathieu se laisse porter par le mouvement. Au fil des rencontres improbables, avec un cornac et son éléphante, une chamane, un scopte ou des savants yakoutes, ce sont de nouveaux chemins qu’il prend. Chaque arrêt sur son parcours redéfinit son expérience et lui permet d’explorer son passé et ses origines.
Patricia Chichmanova est une journaliste, écrivaine voyageuse et photographe franco-suisse. Passionnée des routes anciennes de Russie et d’Asie centrale, ses photos ont fait l’objet de plusieurs expositions. Elle a écrit plusieurs guides de voyages et articles sur la Russie et l’Asie centrale pour la presse française et russe. L’autrice a parcouru les quelque 6 000 km séparant Irkoutsk de la Tchukotka, en s’efforçant de suivre au plus près le plan du Trans Alaska sibérien tracé il y a 100 ans par Loicq de Lobel.
Court roman, Uchronies sibériennes, Le Trans Alaska sibérien transporte les lecteurs dans un voyage onirique fascinant entre le présent et le passé, l’histoire telle qu’elle a été et celle qu’elle aurait pu être…
Un extrait
Le professeur d’histoire qu’il appelait maintenant son petit nom, Mitia, était intarissable sur l’histoire de Verkholensk, son église bien sûr mais surtout il avait un fort penchant pour les déportés célèbres dont le village avait eu l’honneur d’être le lieu d’exil. Trotski plus particulièrement, il avait plein d’anecdotes, réelles ou inventées, ce n’était pas clair. Peu importait la réalité historique se disait Mathieu, c’était la réalité de la mémoire du lieu, c’était tout aussi bien.
Quelques photos de Patricia Chichmanova pour accompagner cette lecture sur son compte Instagram.
Ça c’est une forme vraiment originale (inédite ?) d’uchronie et de voyage temporel, c’est intrigant.
Original, oui. Inédit , je ne sais pas. C’est plus un voyage personnel, le protagoniste semble englué dans un monde qu’il ne comprend pas mais déterminé où il n’a aucun libre arbitre ni marge de manoeuvre. Il n’a pas de possibilité d’agir (un peu comme dans un rêve ou une fable) : on lui dit de monter dans le train de s’arrêter là, de monter dans telle voiture. Il est accueilli, nourri, logé, blanchi sans dépenser un centime. Il est le jouet du voyage. C’est vraiment un traitement “littérature blanche” (j’ai hésité à en faire une chronique sur le blog)
Présenté ainsi c’est un peu moins tentant. xD Mais intrigant malgré tout, merci pour le complètement d’informations.
Avec plaisir !
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