de Catherine Dufour
Le Livre de poche – 317 pages
Je vous dirai peu de choses sur ce livre.
D’abord parce qu’en dire trop serait le déflorer et qu’il mérite que vous le découvrirez l’esprit vierge de toute idée reçue (donc ne lisez pas ce billet, lisez le livre et ensuite seulement venez poster un commentaire… ou alors lisez seulement la dernière phrase de ce billet).
Ensuite parce que beaucoup sur la toile ont déjà dit, et bien dit, beaucoup de bien de ce livre.
Enfin parce que de savoir qu’il a reçu le Prix Bob Morane, le Prix Rosny aîné, le Prix du Lundi, le Grand Prix de l’Imaginaire et le Prix spécial Bob Morane ça en bouche un coin.
Ce que je peux vous dire de l’histoire (mais l’histoire n’est pas ce qui importe le plus) tient dans la quatrième de couverture que voici :
Mandchourie, en l’an 2213 : la ville de Ha Rebin dresse des tours de huit kilomètres de haut dans un ciel jaune de pollution. Dans les caves grouille la multitude des damnés de la société, les suburbains. Une maladie qu’on croyait éradiquée réapparaît. cmatic est chargé par une transnationale d’enquêter sur trois cas. Une adolescente étrange le conduira à travers l’enfer d’un monde déliquescent, vers ce qui pourrait être un rêve d’immortalité. Mais vaut-il la peine d’être immortel sur une Terre en perdition ? Un roman étrange et puissant qui a collectionné les distinctions littéraires.
C’est « l’adolescente étrange » qui, dans une très longue lettre, raconte (à l’imparfait du subjonctif siouplait et ça passe très bien merci) un passé (qui pourrait être notre futur). Elle met tout de suite le lecteur au parfum (p10) il y aura « de l’enfant mort, de la femme étranglée, de l’homme assassiné et de la veuve inconsolable, des cadavres en morceaux, divers poisons, d’horribles trafics humains, une épidémie sanglante, des spectres et des sorcières, plus une quête sans espoir, une putain, deux guerriers magnifiques dont un démon nymphomane et une, non, deux belles amitiés brisées par un sort funeste, comme si le sort pouvait être autre chose. »
Toujours là ? Vous pensez « Eh ! mais c’est moche tout ça ! ». Oui c’est moche, c’est glauque, violent souvent, ça met en colère, c’est désespérant, ça donne envie de vomir, ça retourne le cœur. Dans un monde ravagé par l’homme, où les clones servent de banques d’organes pour prolonger la vie, où il ne reste plus rien de la Nature, où le « génie » génétique ne connaît plus d’éthique, où toute une population crève au sous sol pendant que d’autres vivent dans le luxe des étages… jusqu’où l’homme est-il prêt à aller pour survivre et que reste-t-il de son humanité ?
C’est moche mais qu’est-ce que c’est bon. Et qu’est-ce qui est bon ? Le style de l’auteur d’abord. Unique, original, déroutant, complexe, incisif… et je pourrais en aligner encore des épithètes flatteurs. La narration ensuite, qui se perd sur les chemins de vie de chaque protagoniste pour mieux les faire converger vers le bouquet final. C’est bon aussi quand un livre ne mâche pas tout le travail au lecteur. Le Goût de l’immortalité n’est pas facile à entamer : la forme demande un peu d’attention au lecteur même s’il se fait très vite embarquer.
En résumé Le goût de l’immortalité c’est bon mangez-en. Et faites un tour chez Catherine Dufour.
J’aurais pas dû lire le billet, mais sans ça j’aurais pas eu la curiosité d’aller voir de quoi parlait le livre. Tu m’as donné envie, je le note!!! [Baver]
Tu croyais vraiment qu’on n’allait pas lire le billet ? [mdr]
Youplala : note note [olleeee]
Zaph : ben si pourquoi ? [heuu hum][Salut]
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