Lire le prologue et les dédicaces.
Cette année nous avons été très assidus aux conférences des Utopiales. Nous sommes arrivés le jeudi matin à 10h sur le site et nous les avons enchaînées… Les thèmes, la qualité des échanges et le contenu des premières conférences nous ont séduits…
Commençons par les conférences du jeudi, la journée la plus chargée pour nous. A 10h Jean-Yves Paumier, Vincent Callebaut et Danielle Martinigol se penchent, avec l’aide de Jérôme Vincent sur La Nature dans l’œuvre de Jules Verne. Les intervenants avaient une très bonne connaissance de l’oeuvre de Jules Verne. L’angle d’attaque de Vincent Callebaut, architecte, utopiste et visionnaire, a apporté beaucoup et fait le lien entre le passé et le futur et la place de la nature dans nos villes, quotidien. Cette conférence enrichissante, qui donnait un beau coup d’envoi à nos Utos, se rattrape chez ActuSF. Voici quelques photos :
Utopiales 2013 – Nature et Verne – diaporama
On enchaîne à 11h avec une conférence à laquelle M Lhisbei m’a traîné : Le monde vert de Brian Aldiss, un chef d’œuvre ? avec Norbert Merjagnan, Jean-Marc Ligny et Pierre Bordage et Anthony Vallat à la modération. Comment dire ? Nous avions fait une lecture commune sur le Cercle d’Atuan et, le moins que l’on puisse dire, c’est que le terme chef d’oeuvre ne revenait pas souvent dans nos chroniques. Nous avions trouvé que le roman avait mal vieilli et arrivés à la morille parasite on s’était dit que Brian Aldiss avait probablement trouvé des champignons magiques… cette conférence s’est révélée hyper intéressante. Jean-Marc Ligny et Pierre Bordage ont lu Le monde vert quand ils étaient ados et, à leur époque, c’étaut juste « Waouh ! ». POur préparer cette conférence, ils ont relu le roman et le regard qu’ils posent dessus est à présent très différent. C’est une oeuvre qui les a marqués mais qui résiste difficilement à une relecture à l’âge adulte par des lecteurs aguerris à la Sf. Et le contraste des deux expériences donne des échanges intéressants. Norbert Merjagnan, lui, n’avait jamais lu Le monde vert. Sa lecture et ses impressions ne sont pas très éloignées des nôtres. Il était gêné du rapport à l’intelligence : les personnages sympas sont bêtes ; les plantes, intelligentes, sont mauvaises… La conférence a bien vite dépassé le cadre du roman pour se pencher plus largement sur la nature et les civilisations avec un Jean-Marc Ligny en très grande forme. La conférence s’écoute ici.
Utopiales 2013 – Le Monde Vert – diaporama
A midi, dilemme. Conférence La nature est-elle un laboratoire ? avec Vincent Callebaut, Eric Picholle et Jean-Louis Trudel modérée par Jean Rebillat (qui se rattrape là)
Utopiales 2013 – La nature un labo ? – diaporama
Ou la conférence Portrait et Nécessaire de marine du Capitaine Nemo avec Mickaël Ourghanlian modérée par Gilles Francescano ? Nous sommes tombés sous le charme du nécessaire de marine du Capitaine Nemo, de sa pipe en écume de mer, ses ciseaux Grands Anciens… Pour le son, c’est ici, pour les photos c’est en dessous :
Utopiales 2013 – Nécessaire Cap Némo – diaporama
M Lhisbei et moi avons zappé la pause déjeuner pour assister à la conférence de 13h : Les colonies de l’espace : rêves ou réalité ? Un thème comme celui-là ne pouvait échapper à M. Lhisbei, fan de space et planet opera. Bon pour l’essaimage de l’espèce humaine dans l’univers on est toujours aussi mal barré. Vous pouvez écouter Roland Lehoucq, Andreas Eschbach et Pierre Bordage lancés par Daniel Tron ici.
Utopiales 2013 – Colonies de l’espace – diaporama
Un sandwich vite fait au bar de Mme Spock pendant que Eric Picholle, Xavier Mauméjean et Andreas Eschbach dissertent sur le thème Faut-il donner des droits aux robots ? (à réécouter ici).
Et nous rejoignons la conférence pompeusement (oui, vous pouvez jeter des tomates) intitulées Grandeur et descendance(s) de la SF francophone avec Natacha Vas-Deyres, Laurent Whale, Lucas Moreno, Jean-Louis Trudel, Ayerdhal et Jeanne-A Debats à la modération. Elle s’écoute ici. Si j’ai tout bien compris (pas évident quand on arrive au milieu), il y aurait deux courants en SF, une histoire parallèle qui diviserait presque le lectorat et expliquerai la mauvaise image de la SF française : le courant « américain » avec la SF issue de l’âge d’or, la scientifiction, Ugo Gernsback, les années 50 etc et le courant français avec une science-fiction plus ancienne (que l’on étiquette anticipation ancienne) de Jules Verne à J.-H. Rosny l’aîné et qui a pris fin avec la première guerre mondiale. La SF française a presque totalement disparu pour revenir ensuite entraînée par la SF américaine (avec le reproche sous-jacent de copier les anglophones mais en moins bien). Ensuite la conférence a dérivé sur les mérites supposés ou fantasmé de chacune d’elle (et les vieilles rengaines/rivalités habituelles et lassantes). Et là, j’ai décroché. Et quand les intervenants ont évoqué la collection Anticipation du Fleuve Noir je me suis fait la réflexion que l’opération de réhabilitation de la collection continuait. Alors je veux bien entendre que le FNA a été un terrain d’expérimentation et a permis à toute une génération d’auteurs talentueux de percer, que la littérature populaire c’est bien et que ce n’est pas forcément écrit à la truelle et édité avec les pieds mais il ne faut tout de même pas exagérer. Des FNA nous en avons plein les biblios et nous en avons lu. Et c’est loin d’être toujours très bon. Il y a quand même un beau paquet de bouquins écrits avec les pieds et édités à la truelle : nous en sauvons un sur dix (oui nous sommes méchants et vous pouvez sortir les tomates). Mais bon de toute façon, même si mes goûts en SF me portent autant sur la SF française qu’anglophone (je suis entrée en SF avec Jules Verne et Robert Silverberg), le courant américain me parle un peu plus parce que plus axé science qu’aventure.
Utopiales 2013 – Grandeur et descendance – diaporama
Photos de C.Schlonsok tous droits réservés
Dans un prochain billet (parce qu’il faut bien s’arrêter), nous reviendrons sur les autres conférences du jeudi (parce que nous les avons enchaînées ce jour-là)
Mais euh tu l’as planqué où ton retourneur de temps pour réussir à assister à toutes ces conférences ?
@Vert : pas de retourneur de temps mais juste des petits bouts de conférence parfois (et M Lhisbei qui veut toujours une place particulière et qui, une fois qu’il l’a, n’en bouge plus…)
J’en ai quelques unes à rattraper là-dedans :p