Ciné express (9)

Neuvième édition d’un Ciné express pour rattraper le retard accumulé au fil du temps. Au menu du jour : Ant-man (ciné), Pixels (ciné), Renaissances (ciné), Ex machina (DVD) et Jurassic World (DVD).

ant manAnt-man réalisé par Peyton Reed, avec Paul Rudd, Evangeline Lilly, Michael Douglas… Encore un film de super-héro. Encore un Marvel. On sait donc à quoi s’attendre. Formellement, un film propre aux effets spéciaux réussis, avec castagne spectaculaire, une touche d’humour, et, en guise de personnage principal, un gars lambda que les circonstances dotent d’une capacité hors norme. Ici ce n’est pas un beau gosse, riche et cynique comme Stark qui fabrique son armure, mais un arnaqueur divorcé qui voudrait bien se racheter pour obtenir un peu plus qu’un bout de garde de sa fille, qui entre en possession d’une combinaison qui permet de rétrécir. Bien entendu, cette combinaison attire la convoitise (c’est une arme potentiellement efficace et qui peut rapporter), et hop, traditionnelle lutte bon contre méchant. Présenté comme cela, le pitch frise le ridicule. Rassurez-vous, le film ne l’est pas. Je l’ai trouvé bien moins « grand spectacle avec explosions partout » que les autres films Marvel. J’ai trouvé l’ambiance plus feutrée, plus intime. Ce n’est pas à cause de la taille du super-héro, mais plutôt à cause de sa problématique personnelle et du jeu de Paul Rudd et du rôle de Michael Douglas. Les deux personnages se définissent au regard du thème de la paternité. Une question identitaire dont l’enjeu dépasse la seule dimension du soi, habituelle chez Marvel. Pour le reste, c’est effectivement très bien fait, rythmé (mais pas effréné), avec une pointe d’humour. Un film plus familial que les autres opus et, finalement, une bonne surprise. Lire les avis de Xapur, Lorhkan.

pixelsPixels réalisé par Chris Columbus, avec Adam Sandler, Michelle Monaghan, Kevin James, Peter (Tyrion) Dinklage, Sean Bean… Ok, là j’avoue un plaisir totalement régressif avec ce film. On oublie le scénario, un grand n’importe quoi qu’on va tenter de résumer. Dans les années 80, on envoie une capsule dans l’espace. Cette capsule contient des jeux d’arcade (et tous les cafés sont équipés de machines d’arcade). Le message atteint une civilisation extra-terrestres qui vient « jouer » avec nous, c’est-à-dire, nous envahir. Leurs attaques prennent la forme de pixels géants modélisés (Pac-Man, Space Invaders). Le président des USA, un ancien gamer, recrute les spécialistes de l’époque pour coordonner la riposte.  On oublie le scénario, donc. On se concentre sur le reste, un immense jeu vidéo à l’ancienne, un film teinté de nostalgie (je n’ai jamais capté les cycles dans Pac-Man et dans Space Invaders, je comprends donc, aujourd’hui, pourquoi j’étais nulle en jeu vidéo et pourquoi je ne suis jamais devenue une gameuse), un film blindé d’humour geek. Ce n’est pas un grand film mais les effets spéciaux sont bien fait (et si vous trouvez les pixels moches, allez voir à quoi ressemblait Pac-Man en 1982 sur une console atari), les dialogues sont drôles, les situations cocasses (la scène de réunion de crise à Londres avec madame le premier ministre anglais est bien vue : l’Europe vue par les USA c’est toujours comique, même si très cliché). Il y a du second degré (voire plus) et des références ciné ou jeux vidéos cachées un peu partout. Et, pour ne rien gâcher, les acteurs sont bons (même Serena Williams joue bien et ce n’est même pas pendant une partie de tennis !). Lire l’avis de Xapur.

renaissancesRenaissances réalisé par Tarsem Singh, avec Ryan Reynolds, Ben Kingsley, Natalie Martinez… Pas la peine, parfois, d’aller voir un film au ciné pour en connaître le déroulement. La bande annonce suffit. C’est le cas de Renaissances, film de Sf que la BA résume de bout en bout. Nous l’avons vu quand même. Même sans avoir vu la bande annonce, le film reste très prévisible. Résumons : Damian Hale, richissime homme d’affaire new yorkais atteint d’une maladie incurable, ne veut pas mourir. Le groupe Phénix a la solution : transférer son esprit dans un nouveau corps, un corps prétendument vide d’esprit. Une fois le transfert effectué, il découvre qu’en fait le corps qu’il occupe appartient déjà à quelqu’un : la mémoire de ce dernier refait surface lorsqu’il oublie de prendre ses petites pilules. Phénix tente donc de le tuer pendant qu’il cherche à comprendre l’histoire de ce corps qu’il habite. C’est donc prévisible de bout en bout (jusqu’à la fin). Néanmoins, c’est assez bien fait, plutôt bien filmé et bien joué (avec des seconds rôles au jeu solide). Du côté des défauts, le film se montre un peu bavard et n’évite pas les clichés en SF. M. Lhisbei s’est ennuyé parce que ça manquait d’action (il y en a, mais il n’y a pas que ça) mais personnellement, j’ai vraiment apprécié de sortir d’un blockbuster de superhéros…

ex machinaEx Machina réalisé par Alex Garland, avec Domhnall Gleeson, Alicia Vikander, Oscar Isaac, Sonoya Mizuno… Changement de registre avec ce film. Caleb est le plus brillant des codeurs de BlueBook, le plus puissant moteur de recherche internet. Il gagne un séjour d’une semaine dans la résidence ultra sécurisée du grand patron, Nathan. A son arrivée, la réalité dépasse le fantasme : dans ce bunker isolé, surveillé en permanence par les caméras et les micros de Nathan, niché au coeur d’une montagne, il va être le témoin et le cobaye d’un test de Turing grandeur nature. Nathan vient de créer une intelligence artificielle à qui il a donné forme humaine : Ava. Huis clos à l’atmosphère oppressante, à l’esthétique léchée, au pouvoir immersif important (une immersion rendue possible par un travail sur la lumière, le décor et les sons), Ex Machina emprunte des sentiers battus (réflexion sur les IA, la conscience, relation homme/machine, créateur/création etc) mais parvient à troubler le spectateur en jouant sur la duplicité des personnages (et sur leurs failles) ainsi que sur les ruptures de ton et de rythme induites par les coupures électriques. Cerise sur le gâteau, les trois acteurs sont exceptionnels. Lire les avis de Lorhkan, Vert.

jurassic worldJurassic World réalisé par Colin Trevorrow, avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, B.D. Wong, Omar Sy… L’homme ne tirant jamais les leçons du passé (les expériences Jurassic Park, Le Monde perdu et Jurassic Park III n’étaient probablement pas assez spectaculaires) il décide de reprendre la même formule : dinos recréés, placés dans un immense parc d’attractions sur une île bien isolée, une foule de visiteurs pour lesquels il faut assurer la sécurité. Comme la formule est un peu éculée, les scénaristes ajoutent une dose d’adrénaline supplémentaire en fabriquant THE dinosaure (parce qu’il faut bien proposer de nouvelles attractions pour faire rentrer les pépètes). Prenons donc les gènes de gentils dinos comme, par exemple, le Giganotosaurus l’un des plus grands carnivores terrestres de tous les temps – plus long et plus lourd que le Tyrannosaurus, passons les au shaker et voyons ce que ça donne. Pour le rendre encore plus extraordinaire, donnons à la peau de cet hybride la même capacité de se camoufler que celle du caméléon. Résultat ? Indominus rex, un dino plus puissant, plus intelligent, plus meurtrier que ses congénères. En sous-main, c’est l’armée qui commandite la fabrication. Comme le parc forme aussi des gardiens capables de dresser les dinos (Chris Pratt et Omar Sy s’occupent d’un groupe de vélociraptors), ils ont bon espoir d’en faire l’arme absolue. Sauf que Indominus rex se fait la malle, se recrute la bande de vélociraptors et met à sac le parc et les beaux projets de l’armée. Je ne vous raconte pas l’ultime combat final (une sombre question d’égo de dinos) mais il est encore plus WTF que le reste du film. Sont épinglés les dérives possibles de la génétique, la cupidité de l’être humain (on sait merci) et sa stupidité sans borne (toujours prendre la mauvaise décision), mais, pour ce dernier point, je ne suis pas sûre que c’était dans le scénar. Lire les avis de Odieux Connard, Bendi, Xapur, Just A Word.

Cet article a 7 commentaires

    1. Lhisbei

      Tri, un peu (je passe sur les nouvelles aventures d’Aladin :p).
      Obsession cinématographique, beaucoup.
      Pas de hasard. Juste un multiplexe qui passe des blockbuster à la chaîne (pour le film d’auteur, indé, non français, faut pas habiter dans mon coin : Eva, Ex machina ne passaient, About Time est resté une semaine…)

  1. Vert

    Ant-man était une bonne surprise (j’ai trouvé qu’il changeait un peu des autres films de super-héros), et Ex-Machina était fort chouette. Jurassic Park, on va dire que c’était drôle (tu aurais pu parler de l’héroïne qui court dans la jungle en talons aiguilles quand même :D)

    1. Lhisbei

      Tout est tellement mauvais dans Jurassic W (et le côté culpabilisons les nullipares m’a fait bondir, et, pendant qu’on y est, faisons passer des femmes pour des connes même lorsqu’elles sont à un poste haut placé – elle se fait berner par les scientifiques, par l’armée, sans jamais rien soupçonner – et, comble du comble, sous des apparences de femme autonome qui prend les choses en main, elle passe son temps à crier, à avoir besoin de le protection de Chris Pratt et leur relation amoureuse est digne d’un harlequin).
      Grrr.

  2. Lorhkan

    Avec toutes tes critiques de film, je me rends compte qu’on est assez souvent d’accord.
    Du coup, je vais peut-être me laisser tenter par « Renaissances », que je regardais jusqu’ici d’un oeil très méfiant… 😀

    1. Lhisbei

      Rien de transcendant, mais rien de honteux non plus. Mais souviens-toi que tout ce qui me sort du blockbuster de super-héro me fait l’effet d’une bouffée d’oxygène…

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