L’Envol du Soleil, Grand Siècle T2 – Johan Heliot

L’Envol du Soleil,
Grand Siècle vol. 2

De Johan Heliot

Mnémos – 304 pages (ebook)

L’envol du Soleil est le deuxième tome de la nouvelle trilogie uchronique de Johan Heliot autour dur Roi Soleil et de la conquête spatiale. Ceux qui n’ont pas lu le premier tome, L’Académie de l’éther, sont priés de passer leur chemin car ce billet en dévoile probablement des éléments clés (SPOILER ALERT).

Louis XIV, toujours après avoir fait alliance avec l’unité d’exploration conscientisée, poursuit son rêve de conquête de l’éther. Et les progrès scientifique sont fulgurants. Grâce à ses conseils avisés et aux moyens financiers qu’il consacre à son rêve (la fortune de la France y passe), les scientifiques maîtrisent l’Effluve. La construction d’un vaisseau spatial, Le Soleil, a débuté en orbite de la Terre. Dans ce tourbillon, le lecteur retrouve la famille Caron dont les membres incarnent tous l’esprit de l’époque. Jeanne, à la tête du journal La Voix de Paris, s’oppose au pouvoir absolu du monarque tandis que sa jeune soeur Marie, devenue courtisane, s’attire les faveurs de ce dernier. Estienne seconde Blaise Pascal à la tête de l’Académie de l’Éther et Martin a rejoint le corps des Égrégores, une section d’élite des troupes du Roi Soleil. Quant à Pierre, laissé pour mort, son destin tragique le conduit des bas-fonds aux mines d’effluve. En parallèle, le Pape Rouge, toujours plus avide de pouvoir, manoeuvre dans l’ombre pour empêcher le Roi Soleil d’atteindre son objectif.

Comme pour le premier tome, on retrouve une narration focalisée tour à tour sur chacun des membres de la famille Caron. Les personnages et les principaux enjeux ont été posés dans le premier tome, ce qui permet maintenant de se concentrer sur le déroulement de l’histoire avec un rythme plus soutenu. L’évolution des personnages n’en est pour autant pas oubliée. Le mélange personnages fictifs et historiques fonctionne toujours aussi bien avec une mention spéciale à Molière. Et les personnages féminins ont droit à une belle trajectoire, cohérente avec les évolutions sociales de cette époque de changements rapides induits par les applications de la science effluvique.

Les nouvelles choisies par le palais s’étalaient quotidiennement sur chacun des miroirs publics de luxovision, pour le bénéfice des Parisiens capables de lire les annonces rédigées par les plumes officielles, mais aussi pour celui de la populace illettrée dans leur version mimée par la troupe de Molière, à l’occasion de saynètes jouées chaque matin, midi et soir et captées en direct du Théâtre du Palais-Royal par les machines à faisceaux effluviques installées à demeure dans la salle.
Là, comme partout dans les rues, un public important assistait aux représentations, avide de commenter sur place l’information délivrée et de l’emporter ensuite dans les cafés des beaux quartiers aussi bien que dans les tavernes moins recommandables des ruelles écartées, où elle était répétée, disséquée, déformée par le bouillonnant réseau social dont s’était entichée la capitale.

Avec L’Envol du Soleil Johan Heliot poursuit de belle manière sa conquête des l’éther. Il ne reste plus qu’à espérer que la conclusion, prévue pour 2019, sera de la même qualité que les deux premiers volumes.

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