Anthologie des dystopies : les mondes indésirables de la littérature et du cinéma – Jean-Pierre Andrevon

Anthologie des dystopies : les mondes indésirables de la littérature et du cinéma

De Jean-Pierre Andrevon

Vendémiaire – 348 pages

Après une introduction qui précise le champ

Jean-Pierre Andrevon est critique de cinéma et auteur multi-casquettes : pus de 170 romans et nouvelles de science-fiction, fantastique ou de polar. Il a publié des essaies comme 100 ans et plus de cinéma fantastique et de science-fiction ou L’Encyclopédie de la guerre au cinéma. Dans cette Anthologie des dystopies : les mondes indésirables de la littérature et du cinéma, il se penche sur les dystopies, ces sociétés infernales dont la littérature de SF et le cinéma sont friands.

Utopie / Dystopie

Si l’utopie désigne le plus souvent une société idéale, parfaite et sans défauts, qui assure le bonheur à ses membres, la dystopie, elle, incarne le contraire : une société cauchemardesque souvent totalitaire, sombre et pessimiste. Bien des utopies deviennent des dystopies : l’application de règles régissant le bonheur et le bien-être humains conduisant à une rigidification globale et une normalisation qui ne laisse place à aucune individualité et aucune liberté. La force d’une dystopie ? L’acceptation par tous et donc par ceux qui en sont victimes.
Jean-Pierre Andrevon propose ainsi sa propre définition :

Une société dont les dirigeants veulent faire le bonheur des citoyens contre leur volonté – voire un système qui ne tend qu’à asservir -, en somme le contraire de l’utopie, a pour nom dystopie.

Dans l’introduction qui sert à poser le cadre et définir le champ de l’essai, Jean-Pierre Andrevon précise qui ne cherche pas à être exhaustif dans son exploration des dystopies en littérature (de la fin de 19eme siècle à nos jours) et au cinéma. Il ne se prive pas non plus d’enrichir son propos d’exemples tirés de la BD ou des séries télévisées. Ainsi il peut dresser un panorama varié et complet avec plusieurs centaines de références citées des oeuvres fondatrices jusqu’aux dystopies contemporaines. L’auteur a aussi écarté plusieurs domaines : la fantasy et les dystopies exo-planétaires de par leur éloignement naturel avec la réalité de notre monde ainsi que les mondes virtuels.

Une clé d’entrée thématique

Pour arpenter cette anthologie, l’auteur a choisi une approche thématique et non historique ou temporelle. Ce qui rend la balade bien plus digeste : « Le dictat des dictatures » où l’on évoque l’Atlantide mais aussi THX 1138 de George Lucas, « Place à la lutte des classes » de La ferme des animaux de George Orwell à V pour Vendetta, « Tous connectés » (Minority Report, La zone du dehors d’Alain Damasio…), « Aux mains des robots » (les trois lois de la robotiques qu’ont oublié Terminator mais aussi Les femmes de Stepford d’Ira Levin et I robot), « Les méfaits de la religion » (on cite La Servante écarlate ?), « la société du spectacles » (et des sports avec Rollerball et Hunger Games de Suzanne Collins  « On est trop nombreux ! » (qui a pensé Soleil Vert ?), et quelques autres.
Le voyage est érudit et distrayant depuis les classiques (Metropolis de Fritz Lang, Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley ou Fahrenheit 451 de Ray Bradbury,  1984 de George Orwell) jusqu’à Jean Baret (Bonheur™ et Vie™), la série Black Mirror en passant par Blade Runner de Ridley Scott, Bienvenue à Gattaca d’Andrew Nicchol ou Mad Max de George Miller

En guise de conclusion

Cette Anthologie des dystopies, riche, intelligente et accessible à tous, se révèle indispensable que l’on soit fan de SF, de dystopie, de cinéma, amoureux de la littérature ou tout simplement curieux.

  • L’avis tout aussi enthousiaste de Gromovar.

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