de Sire Cédric
Le pré aux clercs – 432 pages
David, photographe de presse, est réveillé en pleine nuit par sa collègue Aurore qui l’attend sur les lieux d’un drame sanguinaire. Le fossoyeur du cimetière, vient d’abattre sauvagement sa femme et ses deux enfants avant de se faire sauter la cervelle. Il s’agit du premier meurtre d’une longue série qui comprendra celui de Kristel, la petite amie de David. Pendant 4 jours David et Aurore vont mener l’enquête et rechercher l’assassin, un adolescent aux cheveux blancs, l’enfant des cimetières.
Le roman s’ouvre sur un prologue haut en couleur retraçant la naissance de l’enfant des cimetières. Ce texte, à lui seul, a justifié pour moi l’achat du roman. Ensuite c’est un thriller horrifique basé sur une légende urbaine qui prend le relais. Bien rythmée par des chapitres courts, la lecture est fluide. Une fois commencé difficile de lâcher prise, le lecteur est happé par le roman et le suspens et les rebondissements sont au rendez-vous. Côté thriller c’est une réussite (et dire que je n’aime pas les thrillers…). Penchons nous sur les éléments horrifiques : enfant perturbé, folie furieuse, pouvoir surnaturel, magie noire, possession, démons, meurtres sanguinolents, hémoglobine et jets de sang, on trouve même un fantôme et un savant fou. Tous ces ingrédients sont habilement utilisés pour donner des frissons sans écœurer le lecteur (même s’il faut parfois avoir le cœur et les tripes bien accrochés). Une touche de romantisme (que ceux qui ont vu et aimé Ghost vont apprécier à sa juste valeur) vient adoucir le récit.
Sire Cédric a une écriture que certains qualifient de cinématographique. Il est vrai que la narration pourrait être facilement transposée à l’écran. Ce n’est pas sans défaut car les effets de camera sont parfois bien visibles. Lors de l’enterrement de Kristel, toute la famille est réunie au cimetière. Un photographe est embusqué à “moins d’une trentaine de mètres”. Dans ce passage David entend distinctement le clic de l’obturateur de l’appareil photo et voit le miroir qui se relève. C’est un peu gros mais il est vrai que si la scène était filmée le spectateur aurait droit un plan rapproché qui lui permettrait de parfaitement visualiser la scène. Le personnage, lui, devinerait plus qu’il ne verrait le photographe jouer au paparazzi. L’influence des séries scientifico-policières américaines se fait sentir aussi bien sur le matériel utilisé que sur les techniques de pointes utilisées par la police scientifique. Il est donc très facile de s’imaginer les scènes mais ce n’est pas toujours très réaliste. Mais mis à part ces tics d’écriture le style de Sire Cédric est plaisant surtout dans ses envolées lyriques ou poétiques qui parsèment le récit. Le texte a une musicalité qui lui est propre et qui m’a envoûté.
- Lire aussi les avis de NooSFere, Elbakin, Mythologica, Psychovision, La liseuse, Les Chroniques de l’Imaginaire.
Merci pour ces précisions. Je vais quand même tenter l’aventure.
Trop gore pour moi…dommage l’idée est intrigante.
c’est assez gore oui mais c’est supportable (et celle qui te dit ça ne supporte pas les films d’horreur ou d’épouvante [])
On va dire trash sur le 1er chapitre et ça, ça peut en rebuter plus d’un. Mais une fois passé ce cap, c’est tout à fait buvable si l’on aime les thrillers. J’ai aimé tout comme toi.
Un thriller absolument époustouflant!!! Impossible à lâcher une fois commencé! Et je trouve que c’est justement cette écriture cinématographique qui rend les phénomènes surnaturels si “vrais”!