de Jennifer D. Richard
Robert Laffont – 225 pages
Après un an passé à travailler dans La Fournaise, une région dangereuse et fantasmatique, Illidan rejoint enfin les siens. Ceux qui reviennent de La Fournaise – ils sont peu nombreux – en reviennent assez riches pour pouvoir faire vivre décemment leur famille. C’est le cas d’Illidan qui retrouve Sigrid, sa femme, et leurs deux enfants à La Fourmilière. En descendant du train il ne les reconnait pas. Son amnésie ne l’empêche pas de voir que la relation de Sigrid avec les enfants reste tendue. Sa « réinsertion » au sein de la cellule familiale n’est pas facile. Trop de questions en suspens…
La présentation de l’éditeur annonce « Requiem pour une étoile est tout autant un thriller à la mécanique implacable qu’un roman d’anticipation ». Je n’ai trouvé ni l’un ni l’autre. Illidan cherche à résoudre un mystère, à retrouver ses souvenirs, ce qui induit un questionnement psychologique assez éloigné des enquêtes des thrillers traditionnels. Les mutations de la société ne sont qu’esquissées et jamais expliquées, ce qui m’a un tantinet frustrée. Elles sont évoquées par le décor, les différents quartiers, le modèle économique qui régente la vie des protagonistes, mais d’une manière qui n’ouvre pas sur une réflexion approfondie voire sur une critique de ce modèle. Ce qui nous éloigne, là aussi, de l’anticipation.
Requiem pour une étoile s’articule autour de trois narrateurs. Illidan d’abord, hanté par des questions sans réponses. Vient ensuite le journal tenu par Stella qui apporte des réponses. En enfin c’est Sigrid qui porte le dénouement (dénouement que j’ai vu venir d’assez loin, avouons-le). L’histoire d’amour impossible entre Illidan et de Stella reste le pivot central du roman. C’est touchant, bien écrit, avec une intensité dramatique mais ce n’est pas vraiment ce que j’attendais avec la présentation de l’éditeur. J’ai donc, à plusieurs reprises, survolé certains passages, un peu trop mélodramatiques à mon goût. Reste que je me suis attachée aux personnages décrits par Jennifer D. Richard. Complexes, bien construits, ils ont chacun leur « voix » et cheminer sur 220 pages avec eux est un vrai plaisir. Une mention spéciale doit être accordée aux personnages secondaires, finement travaillés.
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