Piège vital – Alain le Bussy

Piège vital

D’Alain le Bussy

Griffe d’encre – 80 pages

Alan a quitté Thaks un peu précipitamment et très légèrement fâché avec les autorités locales pour une histoire de taxes impayées (sur une planète dénommée Thaks, il aurait du s’y attendre…). Il a donc besoin de se faire oublier un moment et file se cacher sur Muldson, une petite colonie agricole très tranquille qui ne fait guère parler d’elle et qui est loin d’attirer les hordes de touristes malgré son cadre champêtre et ses forêts prolifiques. Les touristes y sont bien accueillis à condition de ne pas sortir des sentiers balisés. Alan étant ce qu’il est, à savoir riche et sans-gêne, il franchit une fois de plus la ligne, sans se douter du piège qui l’attend. Et cette fois ce n’est pas d’argent qu’il s’agit.

Sur une thématique classique et avec un traitement linéaire qui n’est pas des plus original – et pour lequel on devine bien vite la révélation finale même si la tension perdure jusqu’à la dernière ligne quant à la réaction d’Alan à cette révélation – on pourrait s’attendre à s’ennuyer un peu beaucoup, même si 80 pages ça passe vite. Et bien pas du tout. Je ne sais pas si ça tient au style d’Alain Le Bussy, discret dans la gouaille mais efficace, teintée d’une pointe d’ironie, à l’humour sous-jacent ou à la caractérisation d’Alan, à son évolution et à sa “voix” (puisqu’il narre lui-même son histoire), mais force est de constater que Piège vital réussit à  tirer son épingle du jeu et à sortir du lot. Du classique donc, mais du bon classique : c’est parfois dans les vieille marmite qu’on fait les meilleures soupes de toute façon. Et nul doute que le regretté Alain le Bussy savait manier la cuillère. L’illustration de couverture réalisée par Zariel est à couper le souffle et la mascotte (le chat) de cette novella qu’on trouve sur la page de garde vaut le coup d’oeil aussi.

Un extrait pour poser le personnage d’Alan :
« Ouais, j’aurais pu payer.
Malheureusement, j’ai des principes. Quand j’avais quinze ans, ou même vingt, voire vint-cinq, il m’arrivait de passer dessus sans même m’essuyer les pieds. Puis, un jour, ça avait changé. J’avais touché le jackpot, et je m’étais juré qu’à l’avenir, je respecterais mes principes sans la moindre exception. Le premier d’entre eux était que mon fric était mon fric. Je paierais toujours ce que je devais, mais jamais un radis de plus ! »

Un autre pour la planète :
« J’ai atteint ce qui devait vraiment être le bout de la route en fin de matinée le lendemain. Là, il n’y avait plus que la forêt et un étroit sentier à peine marqué dans le sol qui serpentait timidement entre des arbres immenses – j’estimai leur hauteur moyenne à septante mètres – et si énormes qu’à côté un baobab aurait fait figure d’allumette. Ces arbres-là me donnaient l’impression de circuler dans un temps antique aux voûtes supportées pr des dizaines de colonne monumentales.
Ailleurs régnaient d’autres essences. Des arbres plus petits, mais tout de même majestueux, aux troncs tourmentés, qui se divisaient et subdivisaient à l’infini. La plupart avaient un feuillage vert, mais pour certains il était presque bleu, et pour quelques espèces plus rares d’un rouge tirant sur le brun.
L’humus était mou et élastique. Lorsque je m’écartais du sentier, j’avais l’impression de marcher sur une moquette d’une main d’épaisseur et pourtant, quand je me retournais, c’est à peine si je remarquais la trace de mes pas. »

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Cet article a 9 commentaires

  1. Lune

    ça a l’air top ce bouquin ! Je note !

  2. Lhisbei

    @ Lune : il est bien oui. @ Lorhkan : très sympa même @ Lystig : oui il faudrait [Oui]

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