Les Jardins du Feu et du Vide – Nicolas Le Breton

Les Jardins du Feu et du Vide

Nicolas Le Breton

Éditions 1115 – 144 pages

Dans un lointain futur, l’humanité a conquis les étoiles en utilisant les vortex entre les trous noirs. En s’éparpillant dans l’espace, chaque communauté a perdu peu à peu contact avec les autres avec le temps. Lorsque surviennent les évènements relatés dans Les Jardins du Feu et du Vide, l’humanité a déjà perdu son unité. Les Déchiffreurs, savants mathématiciens, anthropologues et archéologues, érudits et curieux, parcourent l’univers pour le comprendre et le documenter. Ils enquêtent aussi sur les civilisations extra-terrestres disparues à partir des artefacts qu’elles ont laissé. Voilà pour le contexte général. Revenons au coeur de la novella à présent. Elle se focalise sur Jod adolescent parti rencontrer son géniteur – sans toutefois espérer trouver un père – sur la station spatiale Dahlia. Pendant l’entretien, les mécagels, une espèce de robots conscients en gel végétal, assassinent tous les êtres humains de manière synchronisée et systématique avant de tous se suicider de manière tout aussi synchronisée et systématique. En un instant, l’espèce humaine s’éteint. A l’exception de Jod, sauvé par ses réflexes. Pendant des semaines il erre seul sur la base avant d’être trouvé par un équipage de Déchiffreurs. A eux quatre, ils sont peut-être tout ce qui reste de l’espèce humaine. A bord de leur vaisseau, Le Renifleur d’Apothéoses, s’engage alors un voyage  vers l’Icosaèdre, un gigantesque vestige d’une civilisation inconnue, soumis à toutes les spéculations et théories sur sa nature et sa fonction. Ils y découvrent aussi une statue qui n’est autre que Odregan, un homme mythique capable de traverser l’espace et le temps.

— L’Ico, et Odregan. Les deux plus grands mystères de notre civilisation, réunis.

Nicolas Le Breton cultive le mystère jusqu’au bout, mais les réponses aux questions importent peu ici. L’important est ailleurs : dans le voyage d’une énigme à l’autre, dans la découverte d’un univers plus vaste où l’homme est d’autant plus insignifiant et seul. Qui voyage dans l’espace voyage aussi dans le temps. Ici temps et distance perdent leur signification à l’échelle de l’espèce humaine au regard des traces laissées par des espèces inconnues que l’on suppose infiniment plus puissantes. Vertige assuré et qui fait espérer d’autres explorations intergalactiques.
L’édition papier est agrémentée de calligrammes, des phrases mis en page sous forme géométrique. Un QR code permet d’avoir accès, sur le net, au texte complet (avec les phrases dans le bon ordre). Pas de risque d’être perdu, même si vous avez été traumatisés par la lecture d’Apollinaire. Une nouvelle dans cet univers, “Odregan #1”, est aussi disponible aux éditions 1115.

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Cet article a 6 commentaires

  1. itenarasa

    Nicolas Le Breton est un sacré bon conteur d’histoires. Je ne l’ai pas lu (enfin si un livret accompagnant une visite insolite) mais j’ai pu faire une visite insolite nocturne dans Lyon avec lui et d’autres personnes. C’était hyper intéressant, il est passionnant.

    Il faudrait que je me tourne vers ses romans maintenant.

    1. Lhisbei

      Oui, c’est une bonne idée de poursuivre avec ses romans ou ses novellas 🙂 C’est un sacré conteur.

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